Le 26 juin 2025, Donald Trump et Benjamin Netanyahou ont dévoilé un plan de paix régional, visant à redessiner la géopolitique du Moyen-Orient après la guerre de douze jours contre l’Iran.
Annoncé lors d’une rencontre à la Maison Blanche, ce projet, rapporté par i24NEWS, repose sur trois axes : mettre fin à la guerre à Gaza dans les deux semaines, élargir les Accords d’Abraham pour inclure de nouveaux États arabes, et établir une « Riviera du Moyen-Orient » à Gaza, sous contrôle international.
L’annonce s’est accompagnée d’un enthousiasme bien orchestré : Trump, Netanyahou, Marco Rubio et Ron Dermer, se disant « euphoriques », saluaient au téléphone ce qu’ils appelaient déjà une victoire géopolitique majeure, après les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens.
Un plan qui divise
Cependant, ce projet est loin de faire l’unanimité et s’avère profondément controversé. Premièrement, il propose une démilitarisation de Gaza et la relocalisation d’une partie de ses habitants vers l’Égypte et la Jordanie, une idée dénoncée par les Palestiniens comme une tentative de « nettoyage ethnique ». Mahmoud Abbas a rejeté le plan, déclarant qu’aucun Palestinien n’acceptera un État sans Jérusalem comme capitale.
Le Hamas, bien que prêt à dialoguer avec l’administration Trump, juge les négociations avec Israël « bloquées », critiquant l’absence de garanties pour un État palestinien viable. De plus, les exigences saoudiennes pour une reconnaissance formelle de la Palestine, condition à leur participation aux Accords d’Abraham, ont été ignorées par Netanyahou, ce qui compromet l’adhésion de Riyad, un acteur clé.
Sur le plan international, l’Europe exprime des réserves. Les ministres des Affaires étrangères de France, d’Allemagne, d’Italie et du Royaume-Uni soutiennent un plan alternatif égyptien de reconstruction de Gaza, axé sur l’Autorité palestinienne et rejetant le contrôle par le Hamas. Ils critiquent la vision de Trump, jugée irréaliste et biaisée en faveur d’Israël.
En Israël, le plan divise. Si Netanyahou y voit une « victoire historique » et une chance d’élargir la paix, les colons s’opposent à toute concession sur un État palestinien, tandis que l’opposition interne critique son opportunisme politique face à son procès pour corruption. Ce projet, bien que porté par une rhétorique optimiste, risque de se heurter à des obstacles majeurs : refus palestinien, réticences arabes et fractures internes.