«Je crois en une politique donnant la priorité aux Etats-Unis», a déclaré Ted Cruz, lorsqu’on lui a demandé si le monde serait plus sûr si l’Irak, la Libye et l’Egypte étaient toujours dirigés par Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi et Hosni Moubarak.
Le sénateur du Texas a critiqué l’intervention de l’OTAN en Libye, disant que même si on avait dit aux Américains que les rebelles modérés allaient prendre le pouvoir, «le résultat est que la Libye est aujourd’hui une zone de guerre terroriste gouvernée par des djihadistes». Il a aussi remis en question le soutien à la révolution égyptienne, déclarant qu’une «organisation terroriste», les Frères Musulmans, avaient ensuite pris le pouvoir et que les Etats-Unis avaient donc besoin «de tirer les leçons de l’histoire» pour décider de la politique à mener en Syrie.
«Barack Obama, Hillary Clinton et beaucoup trop de leaders républicains, veulent renverser Assad. Assad est mauvais. Kadhafi était mauvais. Moubarak avait un très mauvais bilan au niveau du respect des droits de l’homme. Mais ils nous aidaient, tout du moins Kadhafi et Moubarak, à combattre les terroristes islamistes. Si nous renversons Assad, le résultat sera que l’Etat islamique prendra le contrôle de la Syrie et cela nuira à la sécurité des Etats-Unis», a-t-il déclaré.
Sur ce sujet, Ted Cruz s’est opposé à Marco Rubio. Le sénateur de Floride a en effet affirmé : «Le gouvernement en Arabie saoudite n’est pas démocrate, mais nous devrons travailler avec eux. Le gouvernement en Jordanie n’est pas parfait, mais nous allons devoir travailler avec eux», ajoutant toutefois que concernant «les dictateurs anti-américains comme Assad, qui aident le Hezbollah […] S’ils partent, je ne verserai pas une larme pour eux».
Ted Cruz lui a répondu que c’était une erreur de croire que les Etats-Unis pourraient trouver des partenaires locaux crédibles pour procéder à des changements de régime au Moyen-Orient : «Nous entendons toujours le président Obama, Hillary Clinton et des Républicains de Washington, dire qu’ils recherchent ces légendaires rebelles modérés. C’est comme la licorne violette, ils n’existent pas. Ces rebelles modérés finissent par être des djihadistes», a-t-il affirmé.
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Le sénateur du Kentucky, Rand Paul, s’est invité dans l'échange, en affirmant que la politique de changement de régime, soutenue par de nombreux candidats républicains, n’avait pas fonctionné. «[Des candidats républicains et les néoconservateurs] veulent toujours des changements de régime. Ils le souhaitent en Syrie. Ils le souhaitaient en Irak. Ils le veulent en Libye. Ça n’a pas fonctionné», a-t-il déclaré avant de conclure : «Après un changement de régime, vous avez le chaos. Du chaos, vous avez pu voir monter l'islam radical à plusieurs reprises. Donc, s’ils disent qu’ils veulent faire quelque chose contre le terrorisme, ce qu’ils font, c’est lui ouvrir la voie en créant le chaos à partir duquel il peut émerger».
Le parti républicain choisira son candidat à la présidentielle autour du 20 juillet 2016, qui sera investit pour l'élection présidentielle du 8 novembre prochain. Donald Trump est aujourd'hui donné favori par les sondages.
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