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La résilience de l’appareil militaire iranien face aux frappes israéliennes

Malgré les frappes israéliennes depuis le 13 juin, l’Iran maintient sa résilience grâce à une armée duale (Artesh et Gardiens) et un arsenal balistique robuste. Sa défense aérienne et ses bases souterraines limitent les dégâts, tandis que des ripostes hypersoniques confirment sa capacité offensive.

Depuis le 13 juin, l’Iran subit une offensive israélienne d’envergure, baptisée « Le lion se dresse », visant ses capacités nucléaires et militaires. Malgré des pertes significatives, l’appareil militaire iranien, structuré autour de l’Artesh (armée régulière) et des Gardiens de la révolution islamique (pasdaran), démontre une résilience remarquable.

L’Artesh, avec 413 000 soldats actifs et 350 000 réservistes, est chargée de la défense des frontières et des lignes maritimes, tandis que les Gardiens, comptant 150 000 hommes et contrôlant la milice Basij (600 000 membres), assurent la dissuasion par des missiles et des tactiques de guérilla maritime.

L'Iran déjoue les pronostics 

Cette dualité, renforcée par une intégration au niveau du commandement, permet à l’Iran de maintenir une posture défensive robuste. Les frappes israéliennes ont ciblé des sites stratégiques, tuant des hauts gradés comme Mohammad Bagheri, chef d’état-major, et Hossein Salami, chef des Gardiens, ainsi que des infrastructures nucléaires et balistiques. Pourtant, l’Iran a riposté avec des missiles hypersoniques et balistiques, visant Tel Aviv et Jérusalem, démontrant la profondeur de son arsenal.

Le programme balistique, développé depuis la guerre Iran-Irak (1980-1988), comprend des missiles d’une portée de 1 500 à 2 000 km, capables d’atteindre Israël. Malgré la faiblesse de son aviation, avec seulement 65 appareils datés, l’Iran excelle dans la défense aérienne, équipée de radars russes Rezonans et de systèmes passifs Avtobaza, limitant l’efficacité des raids israéliens.

La résilience iranienne repose aussi sur une organisation décentralisée. Les Gardiens, sous l’autorité directe du guide suprême Ali Khamenei, opèrent indépendamment de l’Artesh, permettant une continuité des opérations malgré la décapitation de leur hiérarchie. La nomination rapide de Majid Khadami comme chef du renseignement des Gardiens, après la mort de Mohammad Kazemi, illustre cette capacité d’adaptation.

De plus, les bases souterraines protègent une partie de l’arsenal, rendant les frappes israéliennes moins décisives. Sur le plan régional, l’Iran évite l’escalade directe via ses alliés, comme le Hezbollah, qui, affaibli, reste en retrait sous pression libanaise. 

Malgré un budget militaire modeste (15,9 milliards de dollars en 2016, contre 20 milliards pour Israël), l’Iran compense par une production domestique d’armes et une stratégie asymétrique, mêlant cyberattaques et missiles.

Les frappes israéliennes, bien que coûteuses pour l’Iran (224 morts, selon Téhéran), n’ont pas brisé sa capacité de riposte, comme en témoignent les salves de missiles du 21 juin. Cette résilience, ancrée dans une organisation duale et un arsenal diversifié, permet à l’Iran de rester un acteur militaire redoutable.