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Trump quitte le G7 en fustigeant Macron : «Il se trompe toujours»

Donald Trump a quitté prématurément le sommet du G7 au Canada, déclenchant une polémique avec Emmanuel Macron. Il a rejeté toute implication dans une initiative de cessez-le-feu au Moyen-Orient et dénoncé les sanctions contre la Russie. Ce départ marque un nouveau signe de rupture avec les alliés européens.

Le président américain Donald Trump a quitté le 16 juin au soir le sommet du G7 à Kananaskis, au Canada, avec un jour d’avance, surprenant ses homologues. À peine rentré à Washington, il a aussitôt convoqué une réunion d’urgence du Conseil national de sécurité à la Maison-Blanche, en présence du vice-président J.D. Vance et du chef d’état-major Dan Kane.

Ce départ inattendu a perturbé les discussions entre chefs d’État, d’autant que Trump avait refusé, avant son départ, d’endosser une déclaration commune sur le conflit israélo-iranien, censée appeler à la désescalade. Politico a souligné que cette décision n’a fait que renforcer les doutes sur la politique extérieure américaine dans le contexte international actuel.  

« Il comprend toujours tout de travers »

Interrogé sur ce retrait, Emmanuel Macron a déclaré aux journalistes que le départ du président américain était lié au fait que Washington préparait une offre de cessez-le-feu entre Israël et l’Iran.

Réponse cinglante de Trump sur Truth Social : « Le président français Emmanuel Macron, en quête de publicité, a affirmé à tort que j’avais quitté le G7 pour œuvrer à un cessez-le-feu. C’est totalement faux. Il ne sait absolument pas pourquoi je rentre à Washington, mais ça n’a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C’est bien plus que ça. Volontairement ou non, Emmanuel comprend toujours tout de travers. »

Certains y ont vu une humiliation publique pour le président français. Le président du mouvement des Patriotes, Florian Philippot, a qualifié l’épisode de « désaveu en pleine lumière ». Trump, lui, a nié tout contact avec l’Iran, précisant que « les Iraniens savent comment [le] joindre » s’ils souhaitent négocier – et qu’ils auraient dû accepter l’offre américaine initiale.

Rejet des sanctions contre la Russie

En marge du sommet, et dans un autre geste de rupture, Donald Trump s’est opposé à l’alourdissement des sanctions occidentales contre la Russie, qu’il juge « inutiles et insoutenables » pour l’économie américaine. Il a dénoncé un coût de plusieurs milliards pour les États-Unis, et rappelé que l’exclusion de Moscou du G7 en 2014 fut, selon lui, « une grave erreur » imputable à Barack Obama et Justin Trudeau.

Côté russe, Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a ironisé sur Telegram : « Le principal résultat du G7 ? La reconnaissance des pertes économiques massives dues aux sanctions contre la Russie. » Elle a résumé cette situation comme « un tir dans le pied » pour les pays occidentaux.

Initialement prévu du 15 au 17 juin, le sommet s’est terminé sans qu’un communiqué commun ne soit publié. Le retrait de Trump, son désaccord ouvert avec Macron, son refus de durcir les sanctions contre Moscou et ses critiques ouvertes de la gestion de la crise au Moyen-Orient illustrent l’éloignement croissant des États-Unis vis-à-vis des positions européennes.