Frapper plus vite et plus fort. Voilà ce que souhaite Barack Obama, selon le discours très offensif qu'il a tenu hier soir, allant jusqu'à menacer les membres de Daesh d'être «les prochains». Le président américain a en effet souligné, que les efforts militaires des Etats-Unis et de leurs alliés contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie s'étaient intensifiés mais que les progrès se faisaient encore attendre.
Toutefois, malgré des frappes aériennes massives, les progrès enregistrés par la coalition restent mesurés. De nombreux américains doutent ainsi de la stratégie mise en place par leur président. Selon un récent sondage CNN/ORC, plus de deux Américains sur trois (68%) jugent que la réponse militaire face à l’EI n'a pas été assez agressive et 60% des personnes interrogées désapprouvent la façon dont le président fait face à la menace terroriste.
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«L'EI a perdu plusieurs milliers de kilomètre carrés de territoires qu'ils contrôlaient en Syrie [...] En de nombreux endroits, ils ont perdu leur liberté de manœuvre car ils savent que s'ils rassemblent leurs forces, nous les éliminerons», a expliqué le président américain pour défendre le bien-fondé de ses frappes aériennes. «Depuis l'été, l'EI n'a pas réussi une seule opération d'envergure, que ce soit en Irak ou en Syrie».
Malgré les progrès annoncés, Barack Obama a reconnu que ces derniers devaient «être plus rapides» car de nombreux Syriens et Irakiens vivent dans la «terreur». Obama a aussi expliqué, hier, qu’il sera compliqué pour les Etats-Unis de gagner la guerre contre Daesh sans l’aide de certains alliés. Il a ainsi annoncé que le secrétaire à la Défense, Ashton Carter, était au Proche-Orient «pour travailler avec les partenaires de la coalition afin d'obtenir plus de contributions militaires».
Dans le même temps, John Kerry est, lui, à Moscou ce mardi et il doit avoir des entretiens avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, et le président russe, Vladimir Poutine, sur les possibilités de transition en Syrie, avant une probable réunion internationale à New York vendredi.
Le secrétaire d’Etat américain compte sur le Kremlin pour amener le président Bachar al-Assad à la table des négociations avec l'opposition syrienne afin de mettre un terme à la guerre civile qui ravage la Syrie depuis 2011, avec plus de 250 000 morts et des millions de personnes déplacées.