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«Je devais m’attendre à être exclu»: Fernand Kartheiser s’explique sur RT après son éviction du groupe des conservateurs au Parlement européen

Le député européen luxembourgeois Fernand Kartheiser a réagi le 8 juin pour RT à son exclusion du groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR), décision attendue selon lui après son voyage à Moscou et ses positions en faveur d’un règlement diplomatique du conflit en Ukraine, rejeté par Bruxelles.

Fernand Kartheiser, eurodéputé luxembourgeois du parti ADR, a été exclu le 4 juin du groupe ECR (Conservateurs et Réformistes européens) au Parlement européen. Le groupe a motivé cette décision par un prétendu « sabotage de l’unité européenne », reprochant à Kartheiser sa visite à Moscou du 25 au 28 mai, où il a rencontré des responsables russes, notamment lors de sa visite à la Douma d’État.

Dans une interview accordée à RT ce 8 juin, Kartheiser a déclaré : « Je m’attendais à être exclu à cause de nos désaccords sur l’Ukraine ». Il rappelle qu’il plaide depuis 2022 pour des solutions diplomatiques et estime que « l’Occident doit reconnaître sa part de responsabilité dans le déclenchement du conflit ».

L’écart entre les institutions européennes et l’opinion publique

Malgré une couverture médiatique occidentale hostile, Kartheiser affirme recevoir un fort soutien populaire : « Des gens m’arrêtent dans la rue, me félicitent, me serrent la main ». Il constate un « décalage clair entre les élites politiques européennes, très hostiles à la Russie, et une population bien plus modérée, qui veut un dialogue ».

Pour lui, la ligne dure de Bruxelles ne reflète pas la volonté des peuples européens. Il affirme que « refuser tout échange avec Moscou, c’est entretenir une guerre dangereuse » et juge que « si Washington décide de ne plus livrer d’armes à l’Ukraine, les Européens ne pourront pas remplacer les États-Unis ». Selon lui, une telle décision américaine « accélérerait la fin du conflit ».

Une indépendance assumée, un avenir encore ouvert

Concernant son avenir politique, Fernand Kartheiser a expliqué à RT qu’il envisageait plusieurs options : « Rester indépendant, créer un nouveau groupe, ou en rejoindre un autre, mais seulement si je peux m’exprimer librement et sans devoir mentir ». Déjà lors d’une précédente interview pour RT fin mai, il avait anticipé une possible exclusion.

Il aurait déjà reçu une proposition pour rejoindre le groupe « Patriotes pour l’Europe », qui rassemble notamment Les Patriotes de Florian Philippot et le FIDES de Viktor Orban. Rien n’a été confirmé pour l’instant.

La présidente de son parti, Alexandra Schoos, a déclaré sur RTL qu’elle soutenait totalement Kartheiser, ajoutant : « Parler à des personnes ne signifie pas partager leurs idées ». Elle a précisé que son parti, l’ADR, n’envisage pas de quitter le groupe parlementaire ECR, sauf si celui-ci venait à prendre de nouvelles mesures contre le parti luxembourgeois.

Mais pour Fernand Kartheiser, l’essentiel reste inchangé : « Je suis responsable devant mes électeurs, pas devant mon groupe au Parlement européen. J’ai promis de travailler pour la paix et de rétablir le dialogue avec nos voisins ».