« Insurgés payés ! ». Sur Truth Social, dans la nuit du 8 au 9 juin, Donald Trump a posté plusieurs messages pointant du doigt les autorités de Los Angeles, alors que les tensions entre forces de l’ordre et les anti-ICE - la police américaine de l'immigration - se sont intensifiées dans la mégalopole californienne.
« Le gouverneur Gavin Newsom et la maire Karen Bass devraient présenter leurs excuses aux habitants de Los Angeles pour leur travail absolument horrible, y compris les émeutes actuelles », a notamment déclaré le président des États-Unis, en référence au gouverneur démocrate Gavin Newsom. « FAITES APPEL AUX TROUPES !!! », a-t-il également lancé, toujours sur son réseau social, en renvoyant à la situation sécuritaire dans cette ville de Californie.
« Ce problème n'a jamais été abordé », a affirmé Newsom à la caméra de NBC News, concernant le déploiement de la Garde nationale acté le 7 juin par Donald Trump. « C’est un menteur éhonté », a ajouté le responsable démocrate, renvoyant à un échange téléphonique qu’il aurait eu « tard vendredi soir » avec le locataire de la Maison Blanche.
« La barre est ce que je pense qu'elle est », a déclaré Donald Trump à des journalistes qui l’interrogeaient sur la question de savoir où était située la « barre » pour l’envoi de Marines à Los Angeles. « Nous ne laisserons pas cela arriver à notre pays. Nous ne laisserons pas notre pays se déchirer comme ce fut le cas sous Biden », a insisté Donald Trump devant les journalistes depuis le tarmac d’un aéroport de Bedminster (New Jersey).
Déploiement de la Garde nationale : Gavin Newsom promet des poursuites contre Donald Trump
« Si la violence persiste, les Marines d'active de Camp Pendleton seront également mobilisés », avait mis en garde, le 8 juin dans un message posté sur X, le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth. Los Angeles est le théâtre de violences depuis le 6 juin, date à laquelle l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) a effectué une série d’arrestations, notamment dans la région de Paramount, une banlieue hispanophone de Los Angeles. Le lendemain, face à ces troubles, le président des États-Unis avait signé un mémorandum pour le déploiement d’« au moins 2 000 » gardes nationaux.
Un déploiement qualifié, toujours auprès de NBC News, d’« illégal », d'« immoral » et d'« inconstitutionnel » par Gavin Newsom qui a dénoncé une « crise fabriquée de toutes pièces » où « Donald Trump jette de l’huile sur le feu ». « Il y a un protocole, il y a une procédure, il s'en fiche ! », a-t-il poursuivi auprès du journaliste qui l'interrogeait sur de potentielles poursuites judiciaires à l'encontre de l'administration Trump. « La Californie va le traduire en justice », a déclaré Gavin Newsom sur Instagram.
« Aujourd’hui, des foules de rebelles agressifs attaquent nos agents fédéraux pour tenter d’arrêter nos opérations d’expulsion mais ces émeutes anarchiques ne font que renforcer notre détermination », avait déclaré au soir du 8 juin Donald Trump sur Truth Social en évoquant une ville de Los Angeles « envahie par des immigrés clandestins et des criminels ».
« Je demande à la ministre de la Sécurité intérieure, Christie Noam, au ministre de la Défense, Pete Hegseth, et au procureur général Pam Bondi, en coordination avec tous les autres départements et agences concernés, de prendre toutes les mesures nécessaires pour libérer Los Angeles de l’invasion des immigrés et mettre fin à leurs émeutes », avait-il ajouté, assurant que la ville serait « libérée » et que les « clandestins expulsés ».
Cet après-midi-là, des manifestants contre la politique migratoire de Donald Trump avaient bloqué l’autoroute 101 traversant Los Angeles d’est en ouest. De nombreuses images, où l’on peut apercevoir des véhicules de police amassés aux abords et sous des ponts de cette artère routière, ont montré des protestataires lancer aux forces de l’ordre divers projectiles dont des panneaux de signalisation et des trottinettes électriques. D’autres images ont également montré des véhicules incendiés dans le centre ville de Los Angeles.