«Nous estimons illégitimes les actions de la Turquie au nord de l’Irak, il s’agit d’une invasion du territoire d’un pays voisin», a fait savoir dimanche le vice-ministre des Affaires étrangères russe Gennady Gatilov dénonçant la présence militaire turque sur le sol irakien.
«De cette ampleur-là, il est difficile de la justifier par des argumentations portant sur la formation de quelconque groupe local», a-t-il poursuivi.
A la veille de cette déclaration, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a eu un entretien téléphonique avec son homologue irakien pour exprimer son soutien au pays. «Le côté russe a formulé une position ferme et de principe dans son soutien à la souveraineté de l’Irak, à son intégrité territoriale, ainsi qu’aux mesures prises par les autorités dans cette situation, conformément à la loi internationale et la Charte de l’ONU», a-t-il expliqué.
L'enquête criminelle contre Poutine en Turquie
Un des membres de l’opposition turque a appelé à l’ouverture d’une enquête pénale contre le dirigeant russe pour avoir diffamé son homologue turc. De plus, Mahir Akkar, soupçonné d’être impliqué dans l'affaire Ergenekon, cellule clandestine accusée d’une tentative de coup d'Etat, souhaite que le vice-ministre de la Défense russe Anatoli Antonov subisse un procès pour «insulte au président».
«C’est le droit démocratique mais nous ne pouvons pas fermer les yeux sur la diffamation à l’encontre de notre président par d’autres dirigeants ou responsables», a expliqué Mahir Akkar dans une lettre de dénonciation, rapporte le Daily Sabah.
Dans cette plainte soumise devant le bureau du procureur d'Ankara, on indique aussi que le président Erdogan ne peut être critiqué seulement dans les cas où «les limites du reproche ne sont pas franchies».
D’après lui, le dirigeant russe et le ministère de la Défense ont outrepassé ces limites au moment où Vladimir Poutine a mentionné la possibilité de l’implication des responsables turcs dans le trafic de pétrole de Daesh en Turquie. Ces accusations du président Poutine ont été soutenues par de nombreuses preuves fournies par le renseignement militaire russe.
Les relations entre Ankara et Moscou sont devenues tendues, suite à la chute du bombardier russe Su-24 abattu le 24 novembre par l’armée de l’air turque à la frontière syrienne. Cette attaque est considérée par Moscou comme «un coup dans le dos», ainsi qu'une assistance directe aux forces terroristes en Syrie.