Près de 5 000 manifestants se sont rassemblés à Diyarbakir pour dénoncer le couvre-feu mis en place dans un des quartiers de la ville, rapporte l'Afp. Deux personnes ont été blessées.
La situation a dégénéré quand plusieurs centaines de personnes ont tenté de pénétrer le district de Sur. La police turque a alors tenté de repousser les contestataires en utilisant des gaz lacrymogènes et des canons à eau. Les forces de l'ordre et des partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s'opposent violemment de façon régulière depuis le 2 décembre dernier. Les autorités turques avaient alors mis en place un couvre-feu dans le district de Sur, après la mort par balles d'un célèbre avocat kurde, Tahir Elçi, dans des conditions inconnues.
Dans le même temps, ce sont cinq kurdes qui ont été tués au sein du district de Dargecit dans la province de Mardin.
«Ils pensent pouvoir nous intimider en multipliant les barricades»
Après plus de deux ans de trêve, les combats ont repris depuis l'été dernier entre forces de sécurité turque et combattants du PKK. Le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, avait déclaré vouloir«éradiquer» le mouvement autonomiste kurde suite à la victoire de son parti lors des élections législatives le 1er novembre.
«Ils pensent pouvoir nous intimider en multipliant les barricades, les tranchées. Ils veulent pousser les habitants à bout. Ils pensent que le peuple va ensuite accuser le gouvernement», a critiqué le Premier ministre Ahmet Davutoglu ce lundi à l'occasion d'un entretienà la chaîne de télévision A Haber. «Moi non plus je ne suis pas enchanté par les couvre-feu. Mais l'absence de couvre-feu peut ouvrir la voie à des pertes civiles. S'il le faut, ces villes seront nettoyées des terroristes maison par maison», a-t-il conclu.