L’accord a été signé à Quito, capitale de l'Equateur, après six mois de négociations. «Cela est sans doute un instrument qui va renforcer les relations bilatérales et faciliter le déroulement des procédures judiciaires tels que l’interrogatoire de Monsieur Assange», a fait savoir dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères équatorien.
Pour une responsable du ministère suédois de la Justice, Cecilia Riddselius, «cela représente essentiellement un accord sur l’entraide judiciaire en matière pénale». «Et lorsqu’il sera finalisé plus tard dans la semaine, cela ouvrira la porte aux procureurs suédois pour interroger M. Assange», a-t-elle indiqué dimanche dans une interview à AFP.
La Grande-Bretagne est d’ores et déjà tombée d’accord pour fournir l’assistance légale de l’interrogatoire qui aura lieu dans les semaines à venir.
En Suède, le fondateur de WikiLeaks est recherché pour être interrogé par les autorités concernant des allégations d’agression sexuelle et de viol sur deux femmes en 2010. Des accusations qu'il a toujours niées. Cependant, il a refusé de se rendre en Suède, de peur d'être extradé vers les Etats-Unis où il est également poursuivi pour des infractions qui pourraient lui valoir de très nombreuses années de prison, si ce n'est la peine capitale. Chose que la Suède a refusé de garantir.
En 2013, le dénonciateur Chelsea Manning, a été condamné conformément à l’Espionage Act pour avoir révélé des documents classifiés à WikiLeaks. Parmi les documents figure une vidéo intitulée «Collateral Murder» (meurtre collatéral) montrant un militaire américain tuer des dizaines de civils, y compris deux reporters de l'agence Reuters.
L’affaire de viol en détail
En août, les procureurs suédois ont indiqué qu’ils allaient abandonner l’enquête sur deux chefs d'accusation de violences sexuelles et de contrainte illégale, le délai de prescription ayant expiré. Cependant, une allégation de viol demeure, au sujet duquel Julian Assange sera interrogé.
Deux femmes ont déposé plainte à la police suédoise en août 2010. Elles ont toutes les deux eu des rapports sexuels avec Assange mais ce n’est que plus tard qu’elles l’ont réalisé. Ils ont demandé à la police comment faire pour contraindre Assange à passer un test VIH.
Plus tard la même journée, une enquête a été ouverte pour viol et agression. Elle a toutefois été annulée suite par manque de preuves. Un second procureur a ensuite repris l’affaire en main. Aucune charge n’a été avancée.
Dans une déclaration sous serment, le fondateur de Wikileaks a fait part de plusieurs SMS obtenu par ses avocats en provenance du téléphone de la femme l’accusant de viol. Elle a dit «ne pas vouloir porter plainte contre Julian Assange mais que la police était désireuse de l’attraper».
Un autre message montre comment la femme était choquée en apprenant l’arrestation d’Assange, alors qu’elle voulait juste qu’il passe le test. L’enregistrement cité par l’accusé indiqué présument que la femme «ne voulait pas accuser Julian Assange» et que «c’était la police qui a monté l’accusation de toutes pièces».