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Moscou : Washington et Ankara ont omis de notifier à l’ONU le trafic de pétrole de Daesh

Les Etats-Unis et la Turquie auraient dû informer le Conseil de sécurité de l’ONU du trafic illicite du pétrole de Daesh, mais ne l’ont pas fait, a indiqué dans une interview Vitali Tchourkine, ambassadeur de Russie auprès des Nations unies.

«Nous avons de sérieux griefs concernant l’application de la résolution de l’ONU (#2199, interdiction du financement d’organisations terroristes», a fait savoir Vitali Tchourkine à l’agence RIA Novosti.

«Selon la résolution 2199, adoptée à notre initiative en février, les pays sont obligés de fournir l’information [portant sur le financement du terrorisme] au Conseil de sécurité, s’ils possèdent ces renseignements», a-t-il poursuivi en condamnant Washington et Ankara pour l’avoir négligé.

«Nous venons de nous rendre au Pentagone et deux généraux importants nous ont parlé des actions entreprises par la coalition internationale [menée par Washington]. Je leur ai posé une question simple : vous avez volé pendant un an [au-dessus de la Syrie], nous sommes là depuis deux mois et nous avons déjà fourni les photos faisant la preuve du trafic de pétrole via la frontière turque. Etiez-vous au courant ? Ils devaient le savoir, et s’ils le savaient, ils auraient dû le rapporter au Conseil de sécurité», a expliqué le diplomate russe.

Vitali Tchourkine a révélé qu'une résolution de l’ONU concernant le commerce illicite de pétrole était en cours d'élaboration. «Ensemble avec les Américains, nous rédigeons une nouvelle résolution renforçant la réglementation sur ce type de comptes-rendus. Nous pourrions obliger le secrétaire général à fournir des rapports réguliers sur ce problème, à moins que  des agences de lutte contre le terrorisme ne s'en chargent. Nous espérons d’adopter cette résolution le 17 décembre», a précisé le représentant russe.

La semaine dernière le ministère de la Défense russe a présenté la preuve que du pétrole était transporté par Daesh en Turquie. Ce à quoi Washington a réagi en indiquant que la quantité de pétrole livrée était insignifiante, reconnaissant toutefois que certaines parties de la frontière turco-syrienne n’étaient pas sécurisées.

L’ambassadeur a aussi fait savoir que les frappes de la coalition sur l’armée syrienne, il y a plus d’une semaine, selon lui, n’étaient pas un accident et pourraient se répéter. La semaine dernière, l’armée syrienne a affirmé avoir subi des raids effectués par des avions de la coalition occidentale à Deir ez-Zor. Ce bombardement a coûté la vie à quatre militaires et a fait 12 autres blessés.

«Naturellement, il y a un soupçon que ce n’était pas un accident et que, malgré toutes les assurances présentées au gouvernement syrien que les frappes ne viseraient pas les forces gouvernementales, les raids pourraient cibler l’armée syrienne de temps en temps», a-t-il conclu.