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Donald Trump et sa famille accusés d’enrichissement personnel massif depuis son retour à la présidence

Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025, Donald Trump et ses proches auraient engrangé plus de 320 millions de dollars en cryptomonnaies et affaires immobilières à l’étranger. The New York Times révèle une monétisation sans précédent du pouvoir présidentiel.

À peine quelques mois après le début de son second mandat, Donald Trump fait face à une série de révélations concernant l’enrichissement spectaculaire de sa famille grâce à des activités directement liées à sa fonction présidentielle. Selon un article publié par The New York Times le 26 mai 2025, les Trump ont tiré plus de 320 millions de dollars de profits issus d’un projet de cryptomonnaie et de memecoins lancés sous leur nom. Ce chiffre n’inclut pas les contrats immobiliers à l’étranger ni les frais d’adhésion à son club privé à Washington, baptisé « Executive Branch », dont la carte membre coûte 500 000 dollars.

Le journal affirme que cette monétisation du pouvoir atteint un niveau inégalé dans l’histoire des États-Unis. En comparaison, une controverse majeure avait éclaté en son temps pour une affaire mineure de profits liés à des investissements de Hillary Clinton. Aujourd’hui, aucun scandale national ne semble émerger malgré l’ampleur des montants et la clarté des conflits d’intérêts.

Toujours selon The New York Times, Melania Trump a accepté une offre du milliardaire Jeff Bezos pour produire un documentaire sur sa vie, avec à la clé un cachet de 28 millions de dollars. De son côté, le gouvernement du Qatar a offert à Donald Trump un avion personnel estimé à 200 millions de dollars.

Des affaires liées aux crypto-actifs et à l’étranger

Un dîner privé a été organisé dans le club de golf de Trump en Virginie pour les 220 plus gros investisseurs dans la cryptomonnaie « $TRUMP ». Pour y participer, les invités devaient avoir contribué en moyenne à hauteur de 1,7 million de dollars. Ces fonds n’ont pas été versés à un parti ou une campagne politique, mais bien à une entreprise privée liée à Trump.

Bloomberg confirme ces chiffres, rapportant que la fortune de la famille Trump a plus que doublé en un an, atteignant 5,4 milliards de dollars. Cette progression est alimentée par des projets immobiliers évalués à plus de 10 milliards de dollars, un réseau d’entreprises dans la finance, l’armement et les cryptos, ainsi que la valorisation de sa plateforme de médias sociaux.

L’entreprise crypto des Trump, World Liberty Financial, dirigée par ses fils, est également impliquée dans un accord de 2 milliards de dollars avec un fonds émirati pour investir dans Binance, une des principales bourses de cryptomonnaie. D’après The Guardian, cette proximité avec des intérêts étrangers, suscite des inquiétudes croissantes sur la sécurité nationale et l’indépendance des décisions politiques américaines.

Aucune enquête, aucun contrôle

Malgré des accusations de conflits d’intérêts évidents, l’administration Trump se défend. La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré : « Le président respecte toutes les lois sur les conflits d’intérêts applicables. Il a abandonné son empire pour servir le pays ». Toutefois, comme l’indique The New York Times, les lois sur les conflits d’intérêts ne s’appliquent pas en ce moment au président, et Trump continue de bénéficier directement des affaires dirigées, sur le papier, par ses enfants.

La concentration de pouvoir économique et politique entre les mains d’une seule famille, facilitée par la suppression des organes de contrôle (inspecteurs généraux, conseillers en éthique, etc.), est inédite. Les critiques, dont le professeur Michael Johnston, spécialiste de la corruption, soulignent une « utilisation du pouvoir pour un enrichissement personnel massif jamais observée dans l’histoire du pays ».

En l’absence d’enquête officielle, de commission parlementaire ou de contrôle judiciaire, cette stratégie d’enrichissement reste hors d’atteinte des institutions américaines. Pour certains analystes, cela illustre une mutation profonde des règles du jeu politique américain, dans laquelle la présidence devient un outil de profit familial — au mépris des principes démocratiques et des intérêts du peuple.