En mai 2025, de nombreux habitants des kibboutz situés près de la frontière avec Gaza, dans la région dite de l’« enveloppe de Gaza », ont commencé à rentrer chez eux, plus d’un an et demi après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023.
Cette offensive, qui a coûté la vie à environ 1 200 personnes et entraîné l’enlèvement de 251 otages, a dévasté des communautés comme Kfar Aza, Be’eri, Nir Oz et Nahal Oz, forçant l’évacuation de dizaines de milliers de résidents. Selon la Tekuma Authority, chargée de la reconstruction, près de 70 % des habitants des kibboutz sont revenus, bien que des défis majeurs persistent, notamment la peur des attaques, les infrastructures endommagées et le traumatisme collectif.
Des habitants encore traumatisés
À Kfar Aza, où 64 civils et 22 soldats ont été tués, seuls une cinquantaine des 1 000 résidents sont de retour, vivant parmi des maisons criblées de balles et des ruines calcinées. Shahar et Ayelet Cohen, premiers à revenir en décembre 2024, incarnent cette résilience, mais Ayelet confie : « La nuit, le silence est oppressant. »
À Be’eri, 80 membres sur 1 100 sont rentrés, et les champs sont à nouveau labourés, signe d’espoir malgré neuf otages encore à Gaza. Le retour à Nir Yitzhak, non loin de Rafah, a été reporté en raison des combats, mais certains habitants, comme Adele Raemer de Nirim, rénovent leurs maisons, affirmant : « Nous devons reconstruire pour nos enfants. »
Le gouvernement israélien a prolongé les subventions pour les évacués jusqu’en août 2025, offrant 200 NIS par jour pour les adultes et 100 pour les enfants. Cependant, des kibboutz comme Nir Oz, où un quart des habitants ont été tués ou enlevés, ne prévoient pas de retour avant l’été 2026. Les raids israéliens à Gaza, qui ont tué plus de 52 000 Palestiniens selon l’ONU, et les tirs de roquettes sporadiques maintiennent un climat de peur.
Simona Steinbrecher, de Kfar Aza, dont la fille est otage, résume : « Sans elle, je suis encore au 7 octobre ». Les habitants, souvent de gauche et pro-paix, comme à Kfar Aza, restent marqués par la trahison de voisins palestiniens. Malgré cela, des initiatives communautaires, comme les ateliers de poterie à Shefayim, aident à gérer le traumatisme. Le retour, malgré le courage de ceux qui reviennent, reste une épreuve émotionnelle et sécuritaire.