L’ambassadeur d’Israël aux États-Unis, Yechiel Leiter, a exprimé l’espoir que le Liban et la Syrie rejoignent les accords d’Abraham, normalisant leurs relations avec Israël, avant l’Arabie saoudite.
Lors d’un entretien télévisé, il a déclaré : « Nous avons changé le paradigme dans la région. Je suis très optimiste quant à un accord avec la Syrie et le Liban. » Cette perspective s’inscrit dans un contexte de bouleversements régionaux, notamment le départ de Bachar el-Assad en décembre 2024 et l’affaiblissement du Hezbollah après le cessez-le-feu de novembre 2024.
Un accord entre Tel-Aviv et Riyad entre parenthèses ?
Initiés en 2020 sous l’égide de Donald Trump, les accords d’Abraham ont permis la normalisation entre Israël, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc. Avec la Syrie, dirigée par une coalition islamiste depuis la chute d’Assad, des signaux encourageants émergent. Le 23 avril 2025, le député américain Cory Mills a indiqué que le président syrien Ahmed al-Chareh était « ouvert » à une normalisation, bien que Damas exige le retour du Golan, reconnu comme israélien par Trump en 2019.
Après une rencontre à Istanbul le 22 mai avec le ministre syrien Assaad al-Chaibani, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a noté que les nouvelles autorités syriennes aspiraient à la « paix » avec Israël, un tournant après des décennies d’hostilité.
Au Liban, la situation est plus complexe. Le vice-président du Conseil des ministres, Tarek Mitri, a réaffirmé le 20 mai l’adhésion de Beyrouth à l’initiative arabe de 2002, exigeant un retour à l’accord d’armistice de 1949. Yechiel Leiter estime que le Liban, en crise économique, pourrait être attiré par les bénéfices d’une normalisation, mais un haut responsable libanais a déclaré le 23 mai qu’un accord était « improbable » sans la création d’un État palestinien ni un engagement saoudien préalable.
La guerre à Gaza, qui complique les négociations avec Riyad, reste un obstacle majeur. L’Arabie saoudite, proche d’un accord en 2019 selon Yechiel Leiter, conditionne toute normalisation à la création d'un État palestinien, une position réitérée par le prince Mohammed ben Salmane en septembre 2024. Face à ces défis, Israël mise sur des percées avec Damas et Beyrouth pour redessiner la géopolitique régionale, profitant des bouleversements actuels.