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L'Europe occidentale envisage d'acheter des armes américaines pour les fournir à l'Ukraine, selon Bloomberg

Face au possible retrait des États-Unis du conflit, les dirigeants européens étudieraient la possibilité d’achat d’armes américaines pour que l’Ukraine puisse continuer les combats. L'UE et le Royaume-Uni tenteront également de persuader Washington de poursuivre le partage de renseignements avec Kiev, selon des sources de l'agence Bloomberg.

Les dirigeants d'Europe occidentale étudient la possibilité d'acheter des armes américaines et de les fournir à l'Ukraine lorsque les livraisons d'armes approuvées par l'ancienne administration du président américain Joe Biden auront toutes été effectuées, a rapporté l’agence de presse américaine Bloomberg le 24 mai.

Le président américain Donald Trump a réitéré en début de semaine la possibilité d’un retrait de Washington du conflit ukrainien si les négociations entre Moscou et Kiev, sous l'égide des États-Unis, n'aboutissent à aucun résultat significatif. « Il s'agit d'une situation européenne. Elle aurait dû rester européenne », a-t-il déclaré.

Une proposition d'achat d'armes américaines pour l'Ukraine afin qu'elle puisse poursuivre les combats contre la Russie « gagne actuellement en crédibilité » au sein de l'UE et du Royaume-Uni, face aux craintes d'un arrêt des livraisons américaines cet été, selon Bloomberg.

« L'idée est que si Trump refuse d'envoyer des armes américaines à l'Ukraine, l'Europe le fera », ont expliqué des sources proches du dossier à l'agence américaine.

Fournir des renseignements pour que Zelensky « tienne le coup »

Les dirigeants des États européens membres de l'OTAN estiment que s'ils parviennent également à persuader Donald Trump de continuer à fournir des renseignements à Kiev, « Volodymyr Zelensky pourrait tenir le coup », ont indiqué les mêmes sources.

Plus tôt en mai, le président français Emmanuel Macron a reconnu que la France avait atteint les limites de sa capacité à fournir des armes produites localement à l'Ukraine. « Nous ne pouvons pas donner ce que nous n'avons pas et nous ne pouvons pas pincer notre propre armée. Nous avons donné tout ce que nous pouvions donner, triplé la production », a-t-il déclaré.

En mars 2024, Josep Borrell, alors vice-président de la Commission européenne, avait évoqué la pression sur les stocks d'armes de l'UE, soulignant qu'après deux ans de soutien militaire à Kiev, « les stocks existants sont épuisés et le conflit a évolué d'une guerre des stocks à une guerre de la production ». Il a également souligné que l'industrie européenne de défense ne couvrait qu'environ 40 % de ses besoins, ce qui signifie que les États membres importent la majorité de leur équipement militaire.

Depuis son retour au pouvoir en janvier dernier, le président Trump n’a annoncé aucun nouveau programme d’aide militaire financé par les États-Unis à l’Ukraine.

Les livraisons d'armes occidentales n’entravent pas ses objectifs militaires de Moscou

De son côté, Moscou a averti à plusieurs reprises que les livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine n’entraveraient pas ses objectifs militaires, mais prolongeraient le conflit et augmenteraient le risque d'une confrontation avec l'OTAN. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déclaré plus tôt que l'administration Trump « souhaitait la paix », contrairement à l'Europe occidentale, qui cherche à prolonger les combats. Le ministère russe des Affaires étrangères a réaffirmé le 24 mai l'engagement de Moscou en faveur d'une résolution pacifique, malgré la multiplication des frappes de drones ukrainiens.