Une incursion violente de colons israéliens dans le village palestinien de Burqin, à l’ouest de Salfit en Cisjordanie occupée, a déclenché une nouvelle vague de tensions. Des dizaines de colons armés, soutenus par les forces israéliennes, ont attaqué la localité, incendiant des maisons, une vingtaine de véhicules et des champs agricoles.
La Croix-Rouge palestinienne a rapporté huit blessés, dont un grave, tandis que les équipes de secours ont été visées par des tirs, empêchant leur intervention. Des habitants ont tenté de résister, mais l’opération, qualifiée de « pogrom », a semé la panique. Cette attaque fait suite à l’appel à la vengeance de colons après le meurtre d’une Israélienne près de Burqin le 14 mai, illustrant un cycle de représailles.
Une situation intenable
La Cisjordanie, occupée depuis 1967, vit une escalade sans précédent. Depuis le 7 octobre 2023, la colonisation s’accélère, avec plus de 20 000 unités de logement approuvées en 2024, selon l’ONG Peace Now. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits humains (HCDH) recense 1 779 structures palestiniennes démolies pour « absence de permis », déplaçant 4 527 personnes, un chiffre en hausse de 200 % par rapport à 2022-2023.
Les violences des colons, souvent appuyées par Tsahal, ont causé 612 morts palestiniens en 2024, contre 24 Israéliens. Des villages comme Susya ou Wadi al-Seeq ont été vidés sous la menace, avec 20 communautés déplacées depuis octobre 2023. Tsahal intensifie ses opérations, avec des raids quotidiens à Jénine, Naplouse et Tulkarem.
En 2024, 487 Palestiniens, dont 90 enfants, ont été tués lors de ces campagnes, selon l’ONU, qui dénonce des homicides « vraisemblablement illégaux ». Les checkpoints, équipés de technologies comme Blue Wolf et Red Wolf, restreignent les déplacements, tandis que 10 000 arrestations ont été enregistrées.
La Cour internationale de justice (CIJ), en juillet 2024, a jugé l’occupation illégale, exigeant l’arrêt des colonies, sans effet tangible. Le gouvernement israélien, soutenu par des figures comme Bezalel Smotrich, promeut une annexion rampante, transférant les pouvoirs militaires aux civils pour intégrer la Cisjordanie à Israël.
Face à cette « colonisation galopante », qualifiée de crime de guerre par l’ONU, la situation des 2,8 millions de Palestiniens devient intenable, marquée par un chômage de 33 % et une chute de 6 % du PIB en 2024.