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Israël intensifie ses frappes au Liban-Sud à l’approche des municipales

À l’approche des municipales du 25 mai 2025, Israël bombarde le Liban-Sud, visant le Hezbollah et perturbant le scrutin. Le Liban insiste pour maintenir les élections, malgré les tensions. Les frappes ravivent les craintes d’escalade.

À deux jours des élections municipales prévues le 25 mai 2025 au Liban-Sud, Israël a lancé une série de raids aériens intenses contre plusieurs localités frontalières, ravivant les tensions dans une région déjà marquée par des mois de conflit.

Ces bombardements, visant des cibles présumées du Hezbollah, ont frappé des villages comme Toul, Kfarchouba et Yater, causant des dégâts matériels importants et au moins un blessé grave à Yater, selon des sources locales. Malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024, les frappes israéliennes, quasi quotidiennes, compromettent l’organisation du scrutin dans une région où des milliers d’habitants restent déplacés.

Israël en maître du jeu dans le sud du Liban

Le ministre libanais de l’Intérieur, Ahmad Hajjar, a déclaré le 20 mai 2025 : « Les élections ne seront pas reportées, même sous la menace. Nous étudions des bureaux de vote dans des zones sûres pour garantir le droit des citoyens. » Cette détermination reflète la volonté de Beyrouth de maintenir un semblant de normalité, malgré les défis logistiques.

Cependant, les frappes israéliennes, dont un raid sur Toul accompagné d’un ordre d’évacuation visant un bâtiment « affilié au Hezbollah », selon le porte-parole arabophone de Tsahal, suscitent des craintes. Le président libanais Joseph Aoun a dénoncé, le 22 mai, « une tentative d’intimidation visant à déstabiliser le processus démocratique ».

Côté israélien, le ministre de la Défense, Israël Katz, a justifié ces opérations le 21 mai : « Nous ne permettrons pas au Hezbollah de se réimplanter près de notre frontière. Chaque menace sera neutralisée. » Ces frappes s’inscrivent dans la continuité de l’opération « Flèches du Nord », lancée en septembre 2024, qui a affaibli le Hezbollah mais n’a pas mis fin aux tensions.

Depuis le cessez-le-feu, l’ONU recense 71 civils tués par des raids israéliens, dont 14 femmes et 9 enfants, et 92 000 déplacés. Les municipalités du Sud, déjà sinistrées, peinent à se reconstruire, et l’absence de garanties israéliennes pour un scrutin sans bombardements complique la situation.

Le Premier ministre Nawaf Salam a appelé, le 23 mai, à une « désescalade immédiate pour préserver la souveraineté libanaise ». Malgré ces appels, la persistance des violations de la résolution 1701 de l’ONU, qui exige une zone démilitarisée au Sud, alimente un climat d’incertitude.