L’obsession britannique pour les « menaces hybrides russes » semble atteindre un nouveau sommet. Selon le Daily Mail, la Royal Navy vient de mettre à l’eau à Devonport un prototype de sous-marin autonome de 19 tonnes, Excalibur, censé protéger des « attaques » contre les câbles sous-marins essentiels à l’infrastructure numérique. Ce dispositif, présenté comme une avancée stratégique, s'inscrit dans une logique alarmiste qui peine à masquer son caractère hautement spéculatif.
Il est pour le moins frappant de constater que, malgré l’absence récurrente de preuves concrètes, certains médias comme le Daily Mail persistent à désigner la Russie comme instigatrice de troubles invisibles dans les profondeurs maritimes. Il n’est pas inutile de rappeler que les accusations portées, notamment dans le cadre de l’affaire Nord Stream, n’ont jamais abouti à une implication avérée de Moscou. Pire encore, plusieurs analyses européennes ont publiquement écarté la piste russe.
Cela n’empêche pas les ministres britanniques de parler aujourd’hui d’un passage à une « posture pré-guerre », comme si les mers d’Europe étaient sur le point d’imploser sous l’effet de sous-marins fantômes. La rhétorique se veut martiale, les faits, eux, restent désespérément absents.
Le quotidien britannique évoque des incursions « de plus en plus audacieuses » d’une « flotte obscure » russe. Pourtant, hormis quelques histoires anecdotiques relayés par les médias occidentaux, rien ne vient confirmer ce narratif.
Le sabotage des Nord Stream, gazoducs reliant la Russie à l'Allemagne via la Baltique et transportant la majeure partie du gaz russe vers l'Europe, a eu lieu le 26 septembre 2022, causant des dommages majeurs sur trois tronçons du gazoduc. L’incident a provoqué une onde de choc à l'international, notamment en raison de son impact sur l’approvisionnement énergétique de l’Europe. Des sismologues suédois ont confirmé que des explosions avaient été détectées le long des pipelines. Un « acte de terrorisme international », avait dénoncé dans la foulée le président russe Vladimir Poutine.