Le 19 mai 2025, le Département d’État américain a annoncé une récompense pouvant atteindre 10 millions de dollars pour des informations permettant de perturber les réseaux financiers du Hezbollah en Amérique latine, notamment dans la zone des trois frontières (Argentine, Brésil, Paraguay).
Cette initiative vise à contrer les activités présumées du groupe libanais, désigné comme organisation terroriste par les États-Unis, dans une région connue pour ses failles en matière de contrôle frontalier. Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, est soupçonné depuis des décennies d’utiliser l’Amérique latine comme plaque tournante pour le blanchiment d’argent, le trafic de drogue et le financement de ses opérations.
Obama, trop laxiste avec le Hezbollah ?
La zone des trois frontières, avec Ciudad del Este comme épicentre, est particulièrement visée en raison de son économie informelle et de sa porosité. Des rapports des années 2000 ont lié le groupe à des activités illicites, notamment via des réseaux communautaires libanais locaux. En 2011, les États-Unis ont sanctionné la banque Banco Occidental pour son rôle présumé dans le financement du Hezbollah via des cartels colombiens.
L’annonce ravive les controverses de l’ère Obama, notamment l’affaire dite de la « DCA » (Drug Cartel Alliance). En 2017, un article de Politico révélait que l’administration Obama aurait freiné une enquête de la DEA, le projet Cassandra, visant des liens entre le Hezbollah, des cartels sud-américains et le trafic de cocaïne.
L’objectif aurait été de préserver l’accord nucléaire iranien de 2015. Ces allégations, jamais pleinement confirmées, ont alimenté les critiques républicaines, accusant Obama d’avoir compromis la sécurité nationale. Le Département d’État a nié tout abandon des poursuites contre le Hezbollah.
Cette récompense s’inscrit dans une stratégie plus large de pression sur l’Iran et ses alliés, alors que les tensions régionales s’intensifient. Les informations recherchées incluent des détails sur les facilitateurs financiers, les entreprises écrans et les connexions du Hezbollah dans la région.