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Trump exige une normalisation entre la Syrie et Israël

Trump a exigé, lors de sa rencontre avec Ahmed al-Chareh, une normalisation des relations entre la Syrie et Israël via les Accords d’Abraham. Le président syrien s’est montré ouvert sous conditions, mais les officiels israéliens, sceptiques, dénoncent son passé jihadiste. La levée des sanctions suscite espoirs économiques à Damas.

Le 14 mai 2025, à Riyad, lors d’une rencontre historique avec le président syrien par intérim Ahmed al-Chareh, Donald Trump a annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie et exigé une normalisation des relations entre Damas et Israël.

Ce premier sommet entre un président américain et un dirigeant syrien depuis 2000, organisé en présence du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, s’inscrit dans une tournée régionale visant à conclure des accords économiques. Trump a pressé al-Chareh de rejoindre les Accords d’Abraham, qui ont normalisé les relations entre Israël et plusieurs pays arabes en 2020.

Israël plus que jamais sceptique

« Je lui ai dit : J’espère que vous rejoindrez [les Accords] une fois les choses stabilisées. Il a répondu : Oui. Mais ils ont beaucoup de travail à faire », a déclaré Donald Trump à bord d’Air Force One, selon un rapport de la Maison Blanche. Il a qualifié al-Chareh de « jeune, séduisant, dur à cuire » avec un « vrai potentiel pour stabiliser la Syrie ».

La levée des sanctions, saluée par le ministre syrien des Affaires étrangères Asaad al-Shaibani comme un « tournant décisif », vise à relancer l’économie syrienne, asphyxiée par 14 ans de guerre civile. L'homme fort de Damas, ex-leader de Hayat Tahrir al-Cham (HTC), a exprimé une ouverture à la normalisation avec Israël « sous les bonnes conditions », selon des propos rapportés par le congressman américain Cory Mills en avril 2025.

Cependant, les médias syriens, comme SANA, ont évité de mentionner cette question, se concentrant sur la coopération antiterroriste et la reconstruction. Côté israélien, la réaction est marquée par le scepticisme. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou avait demandé à Trump, lors d’une rencontre en avril 2025, de maintenir les sanctions, craignant une menace similaire à l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023.

Un haut responsable israélien, cité par Newsweek, a qualifié l’approche internationale envers al-Chareh de « très risquée », soulignant son passé jihadiste. Le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa’ar a déclaré : « Al-Chareh et son gouvernement étaient jihadistes et le restent, même en costume. » Israël, qui a intensifié ses frappes en Syrie et occupe une zone tampon au Golan depuis la chute d’Assad, reste prudent face à cette initiative.