Depuis octobre 2023, Gaza est le théâtre d’une offensive israélienne d’une ampleur sans précédent, marquée par des destructions massives d’infrastructures éducatives. Le terme « scolasticide », forgé pour décrire la destruction systématique du système éducatif palestinien, est au cœur des accusations portées contre Israël.
Selon des rapports récents, plus de 80 % des écoles de Gaza ont été endommagées ou détruites, privant environ 625 000 enfants d'instruction. Toutes les universités du territoire, y compris l’université al-Israa, ont été rasées, souvent par des frappes ciblées ou des explosifs placés méthodiquement, comme les 315 bombes utilisées pour dynamiter cet établissement en janvier 2024.
Détruire l'identité palestinienne gazaouie
Les écoles, y compris celles gérées par l’UNRWA, ont été transformées en cibles récurrentes. En juillet 2024, des frappes sur deux écoles du centre de Gaza ont tué 36 personnes, dont près de la moitié étaient des enfants.
Des témoignages font état de soldats israéliens lançant des grenades sur des tentes de déplacés abritées dans une école de l’ONU, riant face à la détresse des victimes. Ces actes, dénoncés comme des violations du droit international, s’ajoutent à la mort de plus de 400 enseignants et à l’arrestation de dizaines de lycéens.
En 2024, 39 000 élèves ont été privés de leur baccalauréat, brisant leurs perspectives d’avenir. Les défenseurs des droits humains, dont la Ligue des droits de l’Homme, accusent Israël de chercher à anéantir le savoir palestinien, un pilier de l’identité et de la résilience de Gaza.
Les destructions ne se limitent pas aux bâtiments : bibliothèques, archives et laboratoires ont été réduits en cendres, effaçant des décennies de patrimoine intellectuel. Ces actes sont perçus comme une tentative d’éradiquer les fondations culturelles d’un peuple, dans un contexte où la Cour internationale de justice a ordonné à Israël de cesser ses actions à Gaza.
L’impact est dévastateur : une génération entière est privée d’éducation, tandis que les survivants, souvent déplacés, vivent dans des conditions inhumaines. Le « scolasticide » à Gaza, selon les observateurs, ne vise pas seulement les infrastructures, mais l’espoir d’un avenir meilleur.