Le 8 mai 2025, Reuters a révélé que l’administration Trump ne conditionnait plus les négociations sur un programme nucléaire civil saoudien à une normalisation des relations avec Israël, marquant une rupture avec la politique de l’administration Biden.
Cette décision, rapportée par deux sources proches des discussions, intervient avant la visite de Donald Trump en Arabie saoudite le 13 mai. Alors que Joe Biden liait ces pourparlers à un accord plus large incluant un traité de défense et une reconnaissance d’Israël, Trump privilégie une approche bilatérale, dissociant le nucléaire des exigences diplomatiques.
Vers un contrat d'armement à 100 milliards
Cette concession majeure reflète un changement stratégique. En avril, le secrétaire à l’Énergie Chris Wright avait indiqué que Riyad et Washington étaient sur la « voie » d'un accord nucléaire civil. Cependant, un tel accord reste lointain, en particulier car l’Arabie saoudite hésite à signer un « accord 123 », qui interdirait l’enrichissement d’uranium ou le retraitement de plutonium, des étapes potentielles vers une arme nucléaire.
Les discussions incluent aussi un possible contrat d’armement de plus de 100 milliards de dollars, selon Reuters. Le contexte régional complique la normalisation. La guerre à Gaza, qui suscite une forte indignation dans le monde arabe, rend la reconnaissance d’Israël politiquement sensible pour Riyad.
L’Arabie saoudite maintient qu’aucune normalisation n’aura lieu sans cessez-le-feu à Gaza et chemin clair vers un État palestinien, une position réaffirmée début mai. Malgré cela, Trump reste optimiste. Dans une interview à Time le 25 avril, il prédisait que l’Arabie saoudite rejoindrait « rapidement » les Accords d’Abraham, qu’il juge sous-exploités sous Biden.
Ce revirement suscite des tensions. Le sénateur américain Lindsey Graham s’oppose à tout accord avec Riyad excluant la normalisation, tandis que des voix républicaines estiment que l’Arabie saoudite obtiendra sinon son programme nucléaire de la Chine. En Israël, cette décision surprend, certains reprochant à Trump de marginaliser leurs intérêts.