Le 30 avril 2025, une source sécuritaire libanaise a annoncé que l’armée avait démantelé « plus de 90 % » des infrastructures militaires du Hezbollah au sud du fleuve Litani, près de la frontière israélienne.
Cette opération s’inscrit dans les clauses du cessez-le-feu conclu le 27 novembre 2024 entre Israël et le Hezbollah, sous médiation américaine et française. L’accord stipule que l’armée libanaise, aux côtés des forces de l’ONU (FINUL), doit être la seule présence armée au sud du Litani, à environ 30 km de la frontière.
Une armée totalement dépendante de Washington
Le Hezbollah, affaibli par la guerre de 2024 et la perte de leaders comme Hassan Nasrallah, a retiré ses combattants au nord du fleuve et cédé 190 des 265 postes identifiés, selon des sources proches du groupe. Les infrastructures souterraines ont été comblées, et les munitions, souvent endommagées, ont été détruites.
Cette mission met en lumière la dépendance totale de l’armée libanaise à l’aide américaine. Avec un budget annuel d’environ 1,5 milliard de dollars, dont 225 millions d’aide militaire directe des États-Unis en 2024, l’armée manque de ressources propres. Washington conditionne cette aide au désarmement du Hezbollah, perçu comme une menace régionale.
La visite de l’envoyée américaine Morgan Ortagus en avril 2025 a renforcé cette pression, affirmant que « Hezbollah doit être désarmé dès que possible ». Cependant, le président Joseph Aoun insiste sur une approche « délicate » pour éviter des tensions internes dans un Liban multiconfessionnel.
Malgré le succès du démantèlement, le cessez-le-feu reste fragile. Israël maintient cinq positions stratégiques au Liban sud, violant l’accord, et a effectué des frappes, comme celle du 27 avril sur Beyrouth. Ces tensions compliquent la tâche de l’armée, qui doit aussi gérer des accusations de partialité tout en préservant la stabilité nationale.