Au lendemain de la démission de Klaus Schwab de son poste de président du conseil d'administration du Forum économique mondial (WEF), le Wall Street Journal (WSJ) a révélé ce 22 avril que cette décision aurait été motivée par l’ouverture, par ce même conseil, d’une enquête à l’encontre du fondateur de l’organisation.
Le conseil d’administration aurait ainsi reçu, la semaine passée, une lettre anonyme mentionnant notamment des retraits en cash de plusieurs milliers de dollars demandés par Schwab à des employés, ainsi que l’utilisation de fonds du WEF pour se « payer des massages privés » dans des chambres d’hôtel. L’épouse de Schwab, Hilde, employée du WEF, est également accusée d’avoir organisé des réunions « symboliques » afin « de justifier des voyages de luxe aux frais de l'organisation ».
L’auteur de la lettre met également en cause la manière dont Schwab aurait « traité ses employées et la façon dont sa direction aurait, pendant des décennies, laissé passer des cas de harcèlement sexuel et d'autres comportements discriminatoires sur le lieu de travail » a relaté le Wall Street Journal. Des allégations déjà soulevées en juin 2024 par le quotidien américain.
Toujours selon cette source, Klaus Schwab se serait opposé à l’ouverture d’une enquête, démentant auprès du conseil d’administration les allégations de la missive anonyme. Enquête que le conseil, qu’il préside, a finalement décidé de lancer « lors d'une réunion d'urgence le dimanche de Pâques ». « Schwab a choisi de démissionner immédiatement de son poste de président, au lieu de rester en poste pendant la période de transition prolongée initialement prévue », a encore précisé le WSJ.
Une transition nettement écourtée
Le 21 avril, dans un communiqué du WEF, Klaus Schwab avait annoncé sa démission « avec effet immédiat » du conseil. « Suite à ma récente annonce, et alors que j'entre dans ma 88e année, j'ai décidé de quitter mes fonctions de président et de membre du conseil d'administration, avec effet immédiat », avait-il déclaré dans ce communiqué.
Début avril, le Financial Times (FT) rapportait que dans une lettre adressée au Conseil d’administration, Schwab annonçait qu’il allait « entamer le processus » de démission de la présidence du conseil d’administration. Dans un communiqué adressé au FT, le WEF déclarait que ce processus devait se terminer à l’orée 2027.
Klaus Schwab avait annoncé quitter ses fonctions de directeur exécutif du WEF, pour celui de président du conseil d’administration, en mai 2024, après 54 ans passés à la tête de cette organisation qu’il a créée en 1971 et devenue célèbre pour son forum annuel organisé dans une station de ski huppée des Grisons.
Le 20 avril, l’ex-patron de Nestlé, Peter Brabeck, a été désigné président par intérim du conseil d’administration du WEF. Parmi les autres puissants siégeant à ce conseil, figurent notamment la reine de Jordanie Rania al-Yassin, l’ex-vice-président des États-Unis (1993 – 2001) Al Gore, le PDG du gestionnaire d’actifs américain BlackRock Larry Fink ou encore la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Ngozi Okonjo-Iweala ainsi que la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde.