Elon Musk, PDG de Tesla, SpaceX et propriétaire de X, a décidé de se retirer de l’administration Trump à partir de mai 2025 pour se focaliser sur Tesla, en grande difficulté. Engagé depuis janvier comme conseiller spécial au sein du Département pour l’efficacité gouvernementale (DOGE), chargée de réduire les dépenses fédérales, Elon Musk estime que le « travail crucial » de cette entité est « en grande partie accompli et qu’il a rempli sa mission » de « créer un environnement qui permette aux talents de briller ».
Son statut d’employé spécial, limité à 130 jours par an, l’oblige à quitter ses fonctions d’ici l’été. Cette annonce, faite lors d’une audioconférence avec des analystes, intervient après des mois de spéculations alimentées par les revers de Tesla.
Tesla dans la tourmente
L’implication de l’homme le plus riche du monde auprès de Trump a eu un coût élevé. Tesla a vu ses ventes mondiales plonger de 13 % au premier trimestre 2025, avec seulement 336 681 véhicules livrés, son plus mauvais résultat depuis 2022. Vandalisme, boycotts et manifestations, notamment en Europe et aux États-Unis, ont terni l’image de la marque. « L’hostilité injustifiée envers notre marque a eu un impact sur certains marchés », a déploré Vaibhav Taneja, directeur financier. L’action Tesla a chuté de 50 % depuis décembre 2024, clôturant à 237,97 dollars, tandis que le chiffre d’affaires a reculé à 19,33 milliards de dollars (-9 %) et le bénéfice net à 409 millions (-71 %).
La concurrence, portée par le chinois BYD (1,76 million de véhicules électriques vendus en 2024), et une gamme vieillissante, sans nouveauté majeure depuis le Model Y de 2020, aggravent la crise. Pour y répondre, Musk mise sur l’innovation : un véhicule abordable prévu pour mi-2025, un robotaxi autonome en production dès 2026, et le robot humanoïde Optimus, intégré aux usines dès cet automne. « L’avenir de Tesla est plus brillant que jamais », a-t-il assuré, malgré une fortune personnelle amputée de 110 milliards de dollars.
Ce retrait marque un recentrage stratégique pour Elon Musk, qui doit restaurer la confiance des investisseurs et des consommateurs. Tesla, confrontée à une concurrence féroce et à une crise d’image, joue son avenir dans les prochains mois. Le milliardaire pourrait aussi profiter de cet éloignement avec le pouvoir pour signer un contrat avec la défense américaine dans le cadre d’un « abonnement » pour un bouclier antimissile.