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Accord sur les minerais : les ressources du sous-sol ne sont pas la «propriété» du peuple

Dans le contexte de l’accord qui pourrait être signé entre Kiev et Washington sur l’exploitation des minerais du sous-sol ukrainien, le député de la Rada Georgiy Mazourashou a affirmé lors d’une interview diffusée le 21 avril que de telles ressources n’étaient pas la «propriété» du peuple ukrainien.

« Dites-moi, s’il vous plaît, est-ce nous qui les avons enterrés là ? ». Lors d’une interview sur la chaîne YouTube ukrainienne « Superposition », publiée le 21 avril au soir, le député de la Rada (parlement ukrainien) Georgiy Mazourashou a fait part de la manière dont « nous communiquons avec les électeurs » sur la question de l’accord sur les ressources minérales en passe d’être signé entre Kiev et Washington.

« À quel titre, moi qui suis de la région de Tchernovtsy, puis-je revendiquer des minéraux dans Dieu sait quelle autre région ? » a ajouté cet élu du parti présidentiel (Serviteur du peuple) à l’attention de ceux qui, selon lui, affirment que ces ressources naturelles « appartiennent au peuple ukrainien ».

« Je tiens à préciser à mes électeurs de la région de Tchernovtsy, où j’exerce mon mandat, et à ceux de Volodymyr Zelensky, que la Constitution ne précise pas ce qui est la propriété et ce qui est l’objet du droit de propriété », a-t-il encore déclaré.

« Nous avons d’énormes problèmes : contre qui et contre quoi lutter. Nous devons donc nous accrocher à n’importe quelle paille » a justifié Mazourashou, alors que Kiev et Washington ont signé le 17 avril un « mémorandum d’intention » ouvrant la voie à un accord inédit sur l’exploitation du sous-sol ukrainien. Le même jour, Donald Trump a déclaré qu’un accord sur l'exploitation des ressources minérales ukrainiennes serait signé « jeudi prochain ».

Une facture alourdie par Washington, après l’esclandre de Zelensky

Début février, le président des États-Unis avait annoncé son intention de passer un accord avec Kiev sur l’exploitation des terres rares par des compagnies américaines en compensation de l’aide militaire prodiguée à Kiev par Washington depuis l’éclatement du conflit avec la Russie.

Un projet qui n’avait pas été du goût de Volodymyr Zelensky, rejetant l’idée même que Kiev puisse avoir une « dette » vis-à-vis des États-Unis et campant sur ses exigences de se voir offrir des « garanties de sécurité ».

Fin février, à l’occasion d’une visite de Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche, un accord était censé être signé. Signature qui n’avait pas eu lieu en raison d’une altercation dans le bureau ovale entre le politicien ukrainien et le président américain Donald Trump. Quelques semaines plus tard, les États-Unis ont proposé une nouvelle mouture de ce projet d’accord, plus dure à l’égard de Kiev, concernant toutes les ressources minérales du sous-sol ukrainien.