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Le pape François avait fait de Gaza l'une de ses priorités

Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, le pape François s'était prononcé en faveur de l'arrêt du conflit et avait dénoncé à plusieurs reprises la cruauté des bombardements israéliens. Le Hamas et l'Autorité palestinienne ont tenu à lui rendre hommage.

Le pape François, décédé le 21 avril 2025, a marqué son pontificat par un engagement constant pour la paix à Gaza, dénonçant la violence et la crise humanitaire avec une fermeté croissante.

Dès l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, il a condamné le « terrorisme » des deux côtés, qualifiant la guerre de « défaite » et appelant à la libération immédiate des otages israéliens. En novembre 2023, il a reçu des délégations israélienne et palestinienne, exprimant sa douleur pour les victimes et dénonçant les « heures sombres » du conflit.

En contact quotidien avec un prêtre gazaoui

En décembre 2023, il a exigé un cessez-le-feu, déplorant la « situation humanitaire désespérée » à Gaza, où 85 % de la population était déplacée. En décembre 2024, après une frappe israélienne tuant sept enfants, il s’est indigné : « C’est de la cruauté, pas de la guerre. » Il a aussi évoqué, dans un livre publié en novembre 2024, la nécessité d’examiner si les actions à Gaza relevaient d’un « génocide », une prise de position rare brisant la neutralité traditionnelle du Vatican.

Jusqu’à son dernier discours de Pâques 2025, lu par un collaborateur, il a dénoncé la « situation dramatique et ignoble » à Gaza, tout en alertant contre l’antisémitisme. De surcroît, le pape était constamment en relation avec le père Gabriel Romanelli, curé de la paroisse de la Sainte-Famille à Gaza, s’entretenant avec lui par téléphone presque tous les soirs depuis le début de la guerre en octobre 2023

À l’annonce de sa mort, l’Autorité palestinienne et le Hamas ont rendu hommage à François. Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, a salué « un ami fidèle du peuple palestinien et de ses droits légitimes », soulignant son empathie pour les souffrances à Gaza et sa reconnaissance de l’État de Palestine dès 2015.

Le Hamas, par la voix d’un porte-parole, a exprimé sa « profonde tristesse », louant un « défenseur des opprimés » qui a « porté la voix de Gaza au monde ». À l’église de la Sainte-Famille à Gaza, où François adressait régulièrement des appels vidéo, des chrétiens palestiniens comme George Ayad ont pleuré « une lumière d’amour et de paix », affirmant que ses prières étaient une « source d’espoir » face au blocus et aux bombardements. Ces hommages reflètent l’impact de François, dont la voix a résonné comme un plaidoyer universel pour la justice et la paix.