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La Russie et l’Italie se disent prêts à renforcer leurs efforts dans la lutte contre Daesh

Après les négociations menées entre les ministres des Affaires étrangères russe et italien à Rome dans le cadre de la Conférence sur les dialogues méditerranéens, les deux diplomates ont tenu une conférence de presse pour faire le point.

Après avoir reconnu que les relations entre les pays de l’Union européenne et la Russie se sont dégradées à la suite de la crise ukrainienne, le ministre Paolo Gentiloni a appelé à leur rétablissement dans les plus brefs délais. Initiative qui a aussi été soutenue par son homologue russe.

D’après le ministre italien, il faut étudier la possibilité de rétablir de manière plus efficace la coopération dans la lutte contre Daesh avec la participation de la Russie. Monsieur Lavrov a à son tour annoncé que la Russie était prête à unir ses efforts avec l’Occident pour que les opérations antiterroristes soient plus efficaces.

La question économique a aussi été au menu du discours de Sergueï Lavrov. «Nous sommes intéressés à ce que les tendances négatives dans la coopération économique soient surmontées», a-t-il annoncé. «Hier, juste avant mon départ pour Rome, j’ai eu une rencontre avec les membres de la chambre de commerce russo-italienne qui se prononcent fortement en faveur de la conservation de leur présence sur le marché russe».

Evoquant la crise en Libye, le ministre italien a expliqué quelle importance avait ce problème. Pour son homologue Sergueï Lavrov, le règlement est possible seulement dans le cas où les Libyens s’unissent. «La Russie va soutenir un tel dialogue sous l’égide de l’ONU», a-t-il annoncé.

Quant aux menaces venant de la part de l’Etat islamique, le ministre les a qualifiées d’«évidentes pour tout le monde». «Daesh, ce n’est pas seulement la Syrie ou l’Irak. Le groupe a pris racine en Libye, en Afghanistan et au Yémen, et ses premières pousses ont déjà percé». Ceci représente pour M. Lavrov une motivation sérieuse pour mettre ambitions et différends de côté, et s’unir au nom d’un but commun, pour «éradiquer le groupe terroriste de Daesh».

Le diplomate russe a de plus mis en doute les priorités de ceux qui préfèrent décider du sort d’Assad avant de s’atteler à l’éradication des terroristes du sol syrien. «Si l’efficacité de la lutte contre Daesh dépend de la démission d’Assad, alors la question se pose de savoir qui pousse cette logique. Est-ce qu’ils sont prêts à fermer les yeux sur l’activité de l’Etat islamique et à l’encourager dans sa lutte contre le peuple syrien, contre le peuple arabe ?», s’est demandé le ministre, insistant que la lutte antiterroriste doit constituer la priorité.