Le 17 avril 2025, les États-Unis ont entamé un retrait partiel de leurs troupes stationnées dans le nord-est de la Syrie, réduisant leur effectif de 2 000 à environ 1 400 soldats.
Cette décision, prise après la chute du gouvernement de Bachar el-Assad en décembre 2024, reflète un changement dans l’environnement sécuritaire syrien. Trois des huit bases militaires américaines situées à Green Village, Euphrates et un troisième site plus petit, sont en cours de fermeture, avec une évaluation prévue dans 60 jours pour d’éventuelles réductions supplémentaires.
Les attaques de Daech se mutliplient
Ce retrait s’inscrit dans la volonté de l’administration Trump de limiter l’engagement militaire américain à l’étranger, conformément à sa doctrine « America First ». Le président américain a qualifié la Syrie de « désastre » ne nécessitant pas une implication prolongée, bien que des commandants sur le terrain recommandent une présence minimale pour contrer la menace persistante de l’État islamique (EI).
L’EI, malgré sa perte de territoire, intensifie ses attaques dans l’est syrien, exploitant l’instabilité post-Assad. La mission américaine, lancée en 2014 sous l’opération Inherent Resolve, visait à dégrader l’EI en soutenant les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition à majorité kurde.
Les FDS sécurisent une trentaine de prisons et camps détenant 9 000 combattants de l’EI et 40 000 de leurs proches. Ce retrait partiel suscite des inquiétudes : sans soutien américain, les FDS pourraient privilégier des opérations offensives, risquant une évasion massive de djihadistes.
La chute d’Assad a réduit certaines menaces mais complique la dynamique régionale. L’accord de mars 2025 entre les FDS et le nouveau gouvernement syrien, dirigé par Ahmed el-Chareh, pour intégrer le nord-est dans une Syrie unifiée, a facilité ce retrait.
Toutefois, des tensions avec la Turquie, qui considère les Kurdes comme une menace, persistent. Ce repositionnement, qualifié de « délibéré » par un responsable américain, pourrait précéder des négociations avec l’Iran sur son programme nucléaire. Mais une réduction trop rapide risque de créer un vide sécuritaire, au profit de l’EI ou d’autres acteurs régionaux.