International

États-Unis : l’administration Trump entendrait réduire son financement des organisations internationales

Selon une note interne, ébruitée le 14 avril par la presse américaine, l’administration Trump envisagerait de diminuer de près de moitié le budget du département d’État ainsi que de supprimer une partie des financements destinés à l’aide humanitaire et aux organisations internationales. Les Nations unies ou encore l’OTAN ne seraient pas épargnées.

Des coupes nettes, dans les dépenses destinées à l’international, seraient envisagées par l'administration Trump. Selon le New York Times (NYT), qui évoque à son tour ce 15 avril une « note interne » de l’administration Trump, le département d’État pourrait ainsi voir son financement « réduit de près de 50% » au cours du prochain exercice budgétaire.

Ce projet de budget « allouerait 28,4 milliards de dollars au Département d'État et à l'USAID, contre 54,4 milliards de dollars » pour l’exercice en cours, a de son côté précisé Politico, qui s’est également fait écho de ce mémo qui circule à Washington.

Au-delà du seul département d’État, l’aide humanitaire, ainsi que « des programmes de santé mondiale » seraient soumis au même régime, a par ailleurs souligné le NYT. Selon ce dernier, seuls les financements destinés aux traitements et à la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, ainsi qu’au Fonds mondial – une organisation internationale qui finance le traitement et la prévention de ces trois maladies – seraient sanctuarisés.

« Le financement des Nations Unies, de l'OTAN et de 20 autres organisations serait supprimé, précise le mémo » a de son côté rapporté le Washington Post. « Le mémo décrit également une réduction totale du financement des missions internationales de maintien de la paix, évoquant "les récents échecs des missions" sans fournir de détails » a par ailleurs ajouté le quotidien de la capitale, précisant que seules « les contributions ciblées à quelques organisations » - dont l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) - seraient maintenues.

« Cela touche vraiment au cœur du fonctionnement de l’alliance et pourrait porter un coup dévastateur à son unité », a déclaré au Washington Post Julianne Smith, ambassadrice des États-Unis auprès de l'OTAN sous l'administration Biden, soulignant que d’autres membres du bloc militaire piloté par Washington pourraient alors avoir à mettre la main à la poche afin de compenser.

Des coupes qui « donneraient du pouvoir à des adversaires comme la Chine et la Russie », selon l’AFSA

Plusieurs responsables proches du dossier ont par ailleurs rapporté au Washington Post que le département d’État planchait sur son propre plan de réduction des effectifs. Un plan qui, selon les mêmes sources, pourrait se solder par le licenciement de « dizaines de milliers » de ses employés, ainsi que la fermeture « de nombreux consulats et installations américaines ». Selon l’agence Reuters, ce sont près de « trente missions américaines » qui pourraient ainsi être fermées.

« Ce budget n'est pas sérieux » a déclaré au Washington Post le sénateur Chris Van Hollen (Maryland) « Je prédis qu'il se heurtera à une opposition bipartite », a-t-il ajouté.

Tant ce dernier que le NYT mettent en avant que ces coupes budgétaires pourraient ne pas être approuvées par le Congrès des États-Unis, bien que celui-ci soit sous le contrôle des Républicains.

Les élus du Congrès ont notamment été enjoints, par l'American Foreign Service Association (AFSA), un syndicat représentant plusieurs dizaines de milliers d’employés et de retraités du Département d’État et de l’USAID, à rejeter tout budget proposant de telles coupes. Ces dernières, affirme l’AFSA, « donneraient du pouvoir à des adversaires comme la Chine et la Russie qui sont désireuses de combler le vide laissé par le retrait des États-Unis ».