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Volodymyr Zelensky avait également proposé un accord sur les minerais au président Biden selon Antony Blinken

L’ancien secrétaire d’État américain Antony Blinken a confirmé que Volodymyr Zelensky avait personnellement proposé les ressources minières stratégiques de son pays à Washington, dans le cadre d’un «plan de victoire». Cette démarche, initiée sous l’administration Biden, a ensuite ressurgi dans les discussions menées par Donald Trump.

Antony Blinken, ex-secrétaire d’État américain, a révélé lors d’une interview accordée à CNBC ce 10 avril que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait déjà proposé un accord sur les ressources minières de l’Ukraine en échange d’une aide militaire durant la présidence de Joe Biden. «Zelensky a mis sur la table une collaboration sur les terres rares et sur les minéraux critiques», a-t-il déclaré. Ce projet faisait partie d’un «plan de victoire» présenté par Kiev durant les six derniers mois de l’administration Biden.

Antony Blinken a affirmé qu’il trouvait légitime un tel échange entre ressources naturelles et assistance militaire. À l’époque, l’objectif était, selon lui, un investissement mutuellement bénéfique. Mais depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, la forme de l’accord a totalement changé.

Un projet plus dur sous Trump

Sous l’actuelle administration américaine, le nouveau projet d’accord impose des conditions bien plus strictes. Le texte transmis à Kiev prévoit que l’Ukraine rembourse la totalité de l’aide militaire reçue depuis 2022, soit plus de 120 milliards de dollars. De plus, Washington exige un accès quasi illimité aux secteurs minier et économique du pays, ainsi que le contrôle du fonds de reconstruction ukrainien financé par les revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles.

Une tentative de finalisation de cet accord a échoué fin février. Un conflit verbal entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche a mené à l’expulsion de la délégation ukrainienne. Trump aurait accusé Zelensky de manquer de respect envers les États-Unis et de ne pas vouloir la paix.

Réactions mitigées

Fin mars, Kiev a reçu une nouvelle version du projet américain, jugée encore plus désavantageuse. La ministre ukrainienne de l’Économie, Yulia Svyrydenko, a confirmé le 28 mars que le gouvernement planchait encore sur sa réponse. Une délégation ukrainienne se rendra à Washington les 11 et 12 avril pour reprendre les négociations.

Selon le New York Times dans un article publié ce 11 avril, cette délégation, conduite par le vice-ministre de l’Économie Taras Kachka et accompagnée de représentants du ministère de la Justice, va entamer un nouveau cycle de pourparlers. Les discussions seront sans participation de hauts responsables, et porteront sur une version du projet ne contenant aucune garantie de sécurité pour Kiev. L’absence de telles garanties souligne une fois de plus la position affaiblie de l’Ukraine dans ces négociations.

Du côté russe, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a dénoncé une exploitation du président ukrainien par ses propres alliés. «Ils l’ont acheté avec tous ses abatis, et maintenant qu'il a joué son rôle ils s'essuient leurs mains sales et sanglantes sur lui», a-t-elle déclaré sur sa chaîne Telegram.

Comme l’a souligné l’ancien colonel de l’US Air Force Daniel Davis, le jeu auquel s’adonne Zelensky avec les puissances occidentales pourrait entraîner une perte totale de souveraineté pour l’Ukraine.