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Attention ! Votre voiture vous espionne : les fabriquants tirent profit des données des conducteurs

Selon une organisation automobile européenne, des milliers de conducteurs peuvent être espionnés à cause de leur voiture, notamment celles connectées.

«Pour moi une voiture, c'est l'équivalent de 100 ordinateurs qui transmettent 25 gigabytes par heure : soit des métadonnées essentielles qui disent où vous allez et quand vous y allez», explique Davi Ottenheimer, expert en sécurité des données internationales interviewé par The Independent

Selon lui, les fabriquants de voitures peuvent tirer profit des données des conducteurs tout comme Google et Facebook. Une situation qui pourrait empirer car à partir de 2018, tous les véhicules devront être équipés d'un dispositif de suivi. 

Alertée par cette échéance, la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA), une association de consommateurs basée à Bruxelles, a lancé la campagne «Ma voiture, mes données», plaidant pour que les meilleures garanties soient données concernant les informations récoltées à partir des dispositifs de pistage qui seront bientôt obligatoires. 

Si ces dispositifs peuvent s'avérer intéressants sur le plan sécuritaire, ils sont surtout une aubaine pour les annonceurs car ils permettent de fournir de nombreux détails concernant les habitudes quotidiennes des conducteurs. 

Selon Andrea Campbell, porte parole de la FIA citée par the Independant, le problème vient surtout du fait que les informations récoltées grâce aux voitures échappent à la législation européenne sur les données et ne sont pas protégées. 

Les véhicules connectés en disent long sur leurs propriétaires et utilisateurs : façon de conduire, durée moyenne des trajets, vitesse, destinations, fréquence de freinage, consommation, localisation du véhicule, informations personnelles émanant du smartphone... 

Selon largus.fr, les automobilistes français sont à 70% réceptifs à la connectivité. Il s’agit pour eux d’éviter les embouteillages, d’avoir un meilleur rendement énergétique et d’améliorer la sécurité. D’ailleurs, la sécurité est la raison numéro 1 qui les pousse à acheter une voiture connectée.

Mais paradoxalement, selon largus, 97% des français voudraient un cadre législatif qui protègerait les données collectées par les véhicules.