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Accord sur le sous-sol ukrainien : Kiev passerait des employés ministériels au détecteur de mensonges

Le Financial Times a révélé que les services ukrainiens enquêtaient sur les fuites concernant l’accord sur l’exploitation du sous-sol du pays, en cours de négociation avec Washington. Parmi les moyens utilisés, selon des sources du média britannique, figurent des tests de polygraphe auxquels auraient été soumis des employés de plusieurs ministères.

Volodymyr Zelensky aurait chargé les services ukrainiens d’enquêter sur la «fuite» concernant la dernière proposition américaine d’accord sur les terres rares, a révélé le 5 avril le Financial Times (FT). Une enquête qui fait suite, a précisé le quotidien économique et financier britannique, à la publication le 26 mars des détails du projet d’accord par Iaroslav Jelezniak. Annonçant les grandes lignes sur sa chaîne Telegram, ce député d’opposition avait affirmé avoir obtenu de ses «sources» une copie du projet d’accord en négociation. Un texte dont le FT s’était également procuré un exemplaire.

Cette nouvelle copie, a relaté le FT, irait «bien au-delà» des conditions jusqu’à présent exigées par Washington et s’appliquerait «à toutes les ressources minérales, y compris le pétrole et le gaz, ainsi qu’aux principaux actifs énergétiques sur l’ensemble du territoire ukrainien».

«Je me demande qui transmet cette information», avait déclaré deux jours plus tard Volodymyr Zelensky au média britannique. Selon cette même source, qui cite des responsables ukrainiens, le personnel de plusieurs ministères aurait été soumis à des tests de polygraphe, plus communément connus sous la dénomination de détecteur de mensonges. Ces mêmes responsables ont «refusé de donner plus de détails ou de préciser combien de personnes avaient été interrogées», a ajouté le FT, précisant que le Palais Maryinski avait refusé de commenter ces accusations.

Accord sur l’exploitation des terres rares ukrainienne : une occasion manquée ?

Début février, Donald Trump avait annoncé son intention de passer un accord avec Kiev sur l’exploitation des terres rares par des compagnies américaines en compensation de l’aide militaire prodiguée à Kiev par Washington depuis l’éclatement du conflit avec la Russie. Un projet qui n’avait pas été du goût de Volodymyr Zelensky, rejetant l’idée même que Kiev puisse avoir une «dette» vis-à-vis des États-Unis et campant sur ses exigences de se voir offrir des «garanties de sécurité».

Finalement, la signature de l’accord, qui était attendue fin février à Washington, n’avait pas eu lieu en raison de l’altercation dans le Bureau ovale entre le président américain Donald Trump et Volodymyr Zelensky. Ce dernier avait, après avoir prématurément quitté la Maison Blanche, tenté de justifier son comportement en déclarant qu'il avait «défendu la dignité» de son pays.