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Conférence internationale sur les médias et la politique à l’occasion des 10 ans de RT

Pour son 10ème anniversaire, RT réunit des experts de la politique et des médias au centre de Moscou pour discuter d’une grande variété de questions internationales. Julian Assange, Raymond Snoddy et Thom Hartmann figurent parmi les invités.

Jeudi 10 décembre

D’après Max Blumenthal, «les Etats-Unis utilisent des thèmes comme droits de l'homme, droits LGBT pour avancer des idées qui n'ont rien à voir. La question des assassinats de jeunes noirs par la police US est un bon exemple de ce traitement de l'information».

«Si nous avons des sources d’information alternatives, le gouvernement aura moins de possibilités pour faire la guerre», a précisé Rocky Anderson.

«Pour créer un média, on a besoin de millions de dollars qui sont concentrés dans les mains de quelques personnes», l’a interrompu le membre du Parlement européen, Javier Couso Permuy.

«Les victimes de la guerre de l’information sont les peuples. Aux Etats-Unis, les médias ont besoin de modifier les faits pour poursuivre la guerre en Irak», a précisé le leader du parti de la justice américain, Rocky Anderson.

«Comme les médias ferment les yeux sur différents points de vue, le peuple américain ne connait pas la vérité», a-t-il poursuivi.

«Les médias modernes sont très vulnérables aux fausses informations. La majorité des journalistes qui mènent la guerre de l’information ne se posent pas de questions et comprennent moins bien ce qui se passe dans le monde», a déclaré le journaliste de Russia Insider, Charles Bausman.

La cinquième session intitulée «Y aura-t-il un vainqueur dans la guerre de l’information ?» est en cours. Parmi les invités, figurent le leader du parti de la justice américain, Rocky Anderson, le parlementaire européen Javier Couso Permuy, le journaliste américain et auteur, Max Blumenthal, le professeur d’histoire et directeur de l’Institut des Etudes nucléaires, Peter Kuznick, le journaliste canadien, Fred Weir, et le journaliste de Russia Insider, Charles Bausman.

Julian Assange a abordé le sujet de bombardier russe SU-24 abattu par la Turquie. Selon lui, le renseignement russe a négligé les messages signifiants que l’avion serait abattu. Cependant, cet incident ne peut se justifier, a-t-il ajouté. «La Turquie a un intérêt historique dans le nord de la Syrien où Ankara a perdu le contrôle», estime le cofondateur de WikiLeaks. Il a comparé la Turquie avec l’Ukraine. Dans les deux pays, les gouvernements bombardent une partie de leur population.

Après la question de surveillance de masse évoquée par Julian Assange, le président de l’Association des études stratégiques internationales, Gregory Copley, a déclaré : «La réalité est telle que s’il existe un moyen de surveillance, il sera utilisé pour tout».

Julian Assange, cofondateur de WikiLeaks, est intervenu à la Conférence des 10 ans de RT. «La protection de la vie privée a perdu la partie. Nous pouvons parler des lois à venir et de comment la société doit se comporter mais la protection de la vie privée ne reviendra pas». La surveillance de masse est en train de gagner et triomphera, a ajouté Julian Assange.

«Ce qui se produit avec Internet, c’est la pénétration de chaque couche de la société», estime Julian Assange.

«Les attentats de Paris ont été suivis par une couverture télévisée d’une ampleur telle qu’ils ont réussi de créer une coalition globale. Pourtant, lors des attaques de Mumbai en 2008, 165 personnes avaient été tuées. Quand la ville indienne avait été attaquée, il n’y avait pas beaucoup de monde aux Etats-Unis et au Royaume-Uni pour exiger des sanctions contre le Pakistan parce que les Etats-Unis sont de mèche avec le Pakistan», a précisé le président de Times Network, Arnab Goswami.

Les sources médiatiques globales doivent écrire soigneusement et ne pas laisser les émotions prendre contrôle car ce que les journalistes font influencent la vie de milliers de personnes, a déclaré la rédactrice en chef de RT, Margarita Simonyan.

«Les journalistes sont comme des docteurs, ils ne doivent pas faire mal»,a-t-elle poursuivi.

La troisième session «Les médias internationaux et leur rôle dans la formation de la représentation du monde» est menée par le journaliste de la BBC, Raymond Snoddy.

Le président Vladimir Poutine a félicité l’équipe de RT à l’occasion de son 10ème anniversaire.

«Votre entreprise réunit les représentants de la jeune génération des journalistes, des gens talentueux, énergiques. Je suis persuadé que RT poursuivra son développement avec succès et saura démontrer son efficacité et sa compétitivité, tout en apportant une contribution majeure à la promotion des médias russes à l’étranger», a déclaré le président russe.

«Nous devons regarder ce qui s'est passé au cours des cinq dernières années pour comprendre le comportement étrange de la Turquie. Dans un proche délai, l’OTAN devra remettre en question la présence turque parmi ses membres, si cette dernière ne change pas sa politique», a estimé l’homme politique allemand Willy Wimmer.

«Il est évident que les Etats-Unis possèdent un grand complexe militaro-industriel. Et il faut nourrir cette bête. C'est le but de la guerre contre la terreur. Beaucoup de morts et peu de résultats. N'oublions pas que Daesh résulte de l'intervention des Etats-Unis en Irak en 2003. Il faut faire de la politique !», a précisé le candidat du Parti vert aux élections présidentielles américaines en 2012, Jill Stein.

«Nos proches alliés soutiennent nos ennemis. Pourquoi ne cessent-ils pas de financer les groupes terroristes ?», a-t-elle poursuivi.

«Le monde a besoin d'être uni», a déclaré Ken Livingstone, ancien maire de Londres,  à propos de la nécessité d'une coopération internationale dans le cadre de la lutte contre Daesh. Il a aussi précisé qu’il fallait non seulement inclure l’Iran et la Russie dans la coalition, mais aussi d'autres pays, tels que le Brésil, la Chine et le Nigeria.

L’ancien ministre des Affaires étrangères tchèque, Cyril Svoboda, a aussi déclaré que le monde entier avait besoin de la Russie pour «arrêter la guerre civile en Syrie».

L’ex correspondant politique de RT et l’hôte du programme Worlds Apart Oxana Boïko ont commencé la première session de la conférence.

«Nous savons tous qu’il y a des tensions entre la Russie et l’Occident mais elles ne sont pas innocentes», a-t-elle déclaré.

La conférence de presse se déroule en plein centre de Moscou, dans l’hôtel historique Métropole. Aujourd’hui, la chaîne internationale accueille plus de 30 experts politiques du monde entier.