Dix avions de combat F-16 ont bombardé des positions kurdes dans les régions de Kandil, Hakurk, Zap et Avasin-Baysan au nord de l'Irak entre 22h et 22h50 (heure locale) le 9 décembre, a annoncé le commandement général turc dans un communiqué. Il a aussi été précisé que «les cibles avaient été détruites dans le cadre de la campagne aérienne».
La semaine dernière, les tensions entre Ankara et Bagdad se sont aggravées après la décision du gouvernement d’Erdogan d’envoyer plus d’une centaine de soldats équipés de chars et de pièces d'artillerie en Irak, sans demande préalable ou autorisation des pouvoirs fédéraux irakiens. La Turquie insiste sur le fait que ses troupes ont été déployées dans le cadre du programme de la coalition occidentale d’entraînements des soldats irakiens appelés à lutter contre Daesh, car Ankara fait partie de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.
Bagdad, à son tour, déclare ne pas avoir demandé l’aide des forces turques et exige le retrait immédiat des troupes d’Ankara de son territoire, car leur présence constitue «une violation flagrante de la souveraineté» de l’Irak. Bagdad a même demandé même à l'OTAN d’intervenir dans la résolution de ce conflit.
Entretemps, les groupes parlementaires chiites ont promis d'attaquer les forces turques si ces dernières ne quittaient pas l’Irak. Le porte-parole de la brigade Badr, Karim al-Nuri, précise que «toutes les options» sont envisagées.
«Nous avons le droit de répondre et n’excluons aucun type de réponse tant que les Turcs n’auront pas compris la leçon. […] Rêvent-ils d’une restauration de l’Empire ottoman ? C’est une grande illusion et ils payeront cher leur arrogance.» a-t-il souligné.
Hier, le Parlement irakien a approuvé à l’unanimité une déclaration condamnant l’incursion turque.
Compte tenu de la complexité de la situation au Moyen-Orient, la Russie a convoqué une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU dans l’espoir que cette réunion « refroidirait les esprits échauffés à Ankara et qu’elle réglerait la situation d’une manière qui satisfasse le gouvernement irakien».
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