Le 26 mars 2025, Jean-Yves Le Drian, envoyé spécial d’Emmanuel Macron pour le Liban, a foulé une nouvelle fois le sol beyrouthin dans un contexte de tensions persistantes et d’espoirs fragiles.
Cette visite, qui s’est prolongée jusqu’au 27 mars, intervient à un moment charnière pour le pays du Cèdre, marqué par l’élection récente de Joseph Aoun à la présidence le 9 janvier 2025, après plus de deux ans de vacance institutionnelle. À quelques jours d’un déplacement prévu du président Aoun à Paris le 28 mars, Le Drian a cherché à consolider les objectifs stratégiques de la France au Liban, entre soutien à la reconstruction, pression pour des réformes et quête de stabilité régionale.
Le président libanais à Paris le 28 mars
Le Drian a entamé sa tournée par une rencontre avec Joseph Aoun au palais de Baabda, en présence de l’ambassadeur de France Hervé Magro. Selon des sources diplomatiques, cette visite avait deux priorités : finaliser les préparatifs du voyage présidentiel à Paris et poser les jalons d’un ambitieux plan de reconstruction pour un Liban encore meurtri par des mois de guerre entre le Hezbollah et Israël. Lors de son entretien avec Aoun, Le Drian a salué le discours d’investiture du président et le «sérieux» du gouvernement naissant, tout en insistant sur la nécessité de réformes pour «renforcer la confiance de la communauté internationale et du monde arabe».
Le Drian s’est entretenu avec le président du Parlement, Nabih Berri, figure clé du paysage politique libanais et allié du Hezbollah. Cette rencontre a permis d’aborder l’escalade dans le sud du pays, où les violations israéliennes de la trêve du 27 novembre 2024 restent une source de préoccupation. Le Drian a réaffirmé l’engagement de la France, membre du comité de suivi de la cessation des hostilités, à faire respecter la résolution 1701 de l’ONU, qui exige un retrait israélien complet et un désarmement des groupes non étatiques, notamment le Hezbollah.