La frontière entre le Liban et la Syrie, dans la région du Hermel, au nord de la Békaa, a été le théâtre le 16 mars d’une montée de tensions entre des habitants libanais, majoritairement chiites et considérés comme proches du Hezbollah, et des membres des forces armées syriennes.
Des affrontements, comprenant des tirs et des bombardements au mortier en provenance de Syrie, ont causé la mort d’au moins trois personnes côté libanais, dont un enfant, et de trois militaires syriens, que Damas accuse le Hezbollah d’avoir «enlevé et exécuté». Le parti chiite a fermement nié toute implication dans les «incidents à la frontière libano-syrienne».
Le Hezbollah pointé du doigt par Damas
L’escalade a débuté dans l’après-midi du 16 mars avec un premier accrochage, lorsque quatre hommes armés, probablement affiliés aux nouvelles forces de sécurité syriennes, auraient tenté de pénétrer en territoire libanais près de la localité frontalière d’al-Qasr (caza de Baalbeck-Hermel). Ces derniers ont été repoussés par des combattants issus de clans libanais, dans des heurts qui ont fait deux morts et deux blessés côté libanais.
Plus tard, dans la nuit, une cinquantaine d’obus ont frappé l’est de la rivière Assi ainsi que les environs de Machrafé, al-Qasr, Kaouakh, Sahlet el-May et Hoch el-Sayyed Ali, accompagnés de tirs de mitrailleuse. Ces attaques ont entraîné la mort d’un enfant et blessé quatre civils. En réponse, l’armée libanaise a dépêché des renforts dans la zone.
De son côté, le ministère syrien de la Santé a rapporté à l’agence officielle Sana que des combattants du Hezbollah auraient «piégé et enlevé trois soldats syriens à la frontière, à l’ouest de Homs», dans la région du Hermel, avant de les conduire en territoire libanais et de les «exécuter». Le ministère a qualifié cette situation d’«escalade dangereuse avec le Hezbollah» et a annoncé son intention de prendre des mesures.
Selon la chaîne al-Arabiya, l’armée syrienne envisagerait même de renforcer sa présence à la frontière avec le Liban. Le Hezbollah, quant à lui, a «formellement démenti tout lien» avec ces tensions à la frontière libano-syrienne ou avec des événements sur le sol syrien.