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Qu'est-ce que la loi américaine Pager contre le Hezbollah ?

Washington s'apprête a voter une nouvelle loi contre le Hezbollah. Intitulée Pager. Elle vise à suspendre l’aide américaine à l'armée libanaise jusqu’à ce que le gouvernement de ce pays revienne sur sa reconnaissance du Hezbollah et d’Amal en tant que partis politiques et les exclut du pouvoir.

Qu'est-ce que la loi Pager ? Son nom fait référence à l'opération rocambolesque des renseignements israéliens qui ont réussi à pirater le système de communication des membres du Hezbollah, en faisant exploser simultanément le 17 septembre tous les bippers et talkie-walkies des cadres du parti chiite.  

Un élu républicain américain, Greg Steube, ardent défenseur d’Israël, a déposé un nouveau projet de loi. Ce texte lie toute aide de Washington à l’armée libanaise à une condition stricte : le gouvernement libanais doit totalement révoquer la légitimité politique du Hezbollah. Cette exigence s’étend également au mouvement Amal, un allié chiite dirigé par Nabih Berry, président du Parlement.

Pression maximale sur le Hezbollah

Intitulé «Preventing Armed Groups from Engaging in Radicalism» (PAGER), ce projet avait été initialement présenté le 18 septembre 2024, sous la présidence de Joe Biden, mais n’avait pas été soumis au vote à ce moment-là. La date à laquelle la Chambre des représentants pourrait examiner ce texte reste incertaine. Selon le site officiel, le projet a été renvoyé à la commission des affaires étrangères de la Chambre le 5 mars.

La loi Pager interdit tout financement fédéral à l’armée libanaise tant que le secrétaire d’État n’aura pas certifié au Congrès que plusieurs conditions sont remplies. Parmi elles, le gouvernement et le Parlement libanais doivent cesser de reconnaître le Hezbollah, son bloc parlementaire (Loyauté à la résistance) et le mouvement Amal comme des partis politiques légitimes, tout en interdisant à leurs membres ou alliés d’occuper des postes ministériels ou officiels.

Le Liban devra également se conformer à la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’ONU en expulsant le Hezbollah et les autres milices de leurs zones d’influence connues. De plus, l’armée libanaise devra rompre tout lien avec le Hezbollah, l’Iran et les organisations terroristes étrangères, selon le texte. Le Liban est aussi tenu de détruire les armes fournies par l’Iran et ses affiliés. Enfin, les tribunaux libanais devront abandonner les poursuites contre des Américains «injustement ciblés pour avoir dénoncé l’influence du Hezbollah».