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USAID : un haut responsable demande aux employés de détruire des documents classifiés

Un haut responsable de l’USAID a ordonné la destruction de documents sensibles stockés au siège de l’agence. Cette directive, transmise par courriel, intervient alors que l’administration Trump démantèle l’agence. L’opération soulève des questions sur la conformité avec les lois fédérales sur la conservation des archives.

Un haut responsable de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a ordonné la destruction massive de documents sensibles stockés à l’ancien siège de l’agence, selon plusieurs médias. La directive, envoyée par courriel par la directrice exécutive par intérim Erica Carr, mentionne la destruction des «coffres-forts classifiés et des documents du personnel».

Le courriel interne, obtenu par Politico, demandait aux employés de se réunir pour une journée entière de destruction de documents au bâtiment Ronald Reagan. Il recommandait d’utiliser les déchiqueteuses en priorité et de réserver les sacs de destruction pour les cas où celles-ci ne seraient pas disponibles. The Washington Post rapporte que les documents visés comprenaient des dossiers classifiés et des informations sur le personnel de l’agence.

Cette initiative intervient alors que l’USAID est en pleine restructuration sous l’administration Trump. Plus de 80 % des programmes de l’agence ont été annulés et la majorité des employés ont été licenciés ou placés en congé administratif, selon le secrétaire d’État Marco Rubio. L’édifice de l’USAID doit être repris par les services des douanes et de la protection des frontières (CBP).

Polémique autour de la destruction des archives

L’ordre de destruction a suscité de nombreuses interrogations. Des experts juridiques et d’anciens employés cités par NBC et The Washington Post soulignent que cette directive pourrait contrevenir au Federal Records Act de 1950, qui impose la conservation des archives gouvernementales. Certains s’inquiètent d’une éventuelle tentative d’effacer des preuves liées aux restructurations contestées de l’agence.

Elon Musk, qui supervise le département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), a réagi vivement sur X, affirmant que «la destruction de preuves est un crime». Musk et Donald Trump ont critiqué à plusieurs reprises l’USAID, qualifiée «d’organisation criminelle» accusée de mauvaise gestion des fonds publics.

Le représentant Gregory Meeks, cité par The Washington Post, a dénoncé une possible tentative de dissimulation d’irrégularités, alors que plusieurs recours en justice contestent le démantèlement de l’agence.

Washington tente d’apaiser la controverse

La Maison Blanche a cherché à minimiser l’affaire. Anna Kelly, seconde porte-parole de la présidence américaine, a déclaré sur les réseaux sociaux que les documents détruits étaient «anciens» et que «les originaux existent toujours sur des systèmes informatiques classifiés».

Toutefois, alors que plusieurs recours en justice sont en cours pour contester la fermeture de l’USAID, la destruction de ces documents pourrait compliquer les procédures judiciaires et accentuer les tensions autour de la restructuration de l’agence.