Washington aurait informé ses alliés de l’OTAN de son intention de ne plus participer à la planification de futurs exercices militaires sur le territoire européen, a rapporté le journal suédois Expressen, citant des sources proches du dossier.
D’après ces informations, la décision ne concernerait pas les manœuvres prévues pour 2025. Toutefois, au-delà de cette date, les États-Unis comptent se retirer du processus de préparation des entraînements encore «sur la table à dessin» de l’Alliance atlantique.
Expressen précise que si cette décision se confirme, la Suède et d’autres États membres de l’OTAN seront contraints d’organiser ces exercices sans la participation de Washington, ou avec des effectifs américains très réduits.
Le président américain Donald Trump avait déjà évoqué, durant sa campagne électorale, la question du financement de l’OTAN, soulignant l’afflux de «centaines de milliards de dollars» vers l’Alliance atlantique. Selon NBC, il envisage désormais de revoir de manière significative la participation des États-Unis au sein de l’organisation.
Le chef d’État américain discuterait avec ses conseillers d’un ajustement de la politique américaine visant à privilégier les membres de l’OTAN qui investissent davantage dans leur défense, a indiqué NBC. En cas de changement, Washington pourrait même refuser de protéger un allié attaqué si celui-ci n’atteint pas le seuil minimal de dépenses militaires exigé.
Trump critique à l'égard de ses alliés européens de l’OTAN
S'adressant aux journalistes dans le bureau ovale à la Maison Blanche le 7 mars, le président américain a renouvelé ses critiques à l'égard de ses alliés européens au sein de l’OTAN, pointant du doigt le manque de contribution financière de certains pays membres. Il a donné clairement à comprendre que les États-Unis ne les défendraient pas tant qu'ils n'auraient pas fourni un effort suffisant en matière de dépenses. «Je pense que c’est logique, non ? S’ils ne paient pas, je ne vais pas les défendre. Non, je ne vais pas les défendre», a affirmé le président américain. «Je suis très critiqué quand je le dis. Ils disent : "Oh, il viole l’accord avec l’OTAN." En fait, le plus gros problème que j’ai avec l’OTAN... Je connais bien ces gens, ce sont mes amis. Pourtant, si les États-Unis étaient en danger et que nous les appelions et disions : "Nous sommes en difficulté, la France. Nous sommes en difficulté, certains autres pays que je ne vais pas mentionner." Croyez-vous qu’ils viendraient nous protéger ? Ils sont censés le faire, mais je n’en suis pas si sûr», a-t-il ajouté.
Le 8 mars, le Telegraph a rapporté que Donald Trump envisageait de retirer le contingent militaire américain stationné en Allemagne pour le repositionner en Hongrie. «Trump est en colère parce qu’ils [l’Europe] semblent pousser à la guerre», a confié une source au quotidien britannique. Le président américain souhaiterait repositionner les forces américaines dans des pays respectant les objectifs de dépenses militaires fixés par l’OTAN et s’engageant à les augmenter. À ce jour, la plupart des membres de l’Alliance consacrent 2% de leur PIB à la défense, mais Donald Trump milite pour une augmentation à 5%.