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La Hongrie accuse l’UE de saboter les négociations de paix en Ukraine

Le chef de la diplomatie hongroise a accusé l’UE de faire obstacle aux négociations de paix en Ukraine et de violer ses propres règles. Budapest a refusé de soutenir la ligne européenne, estimant que le conflit sur le continent européen nuisait gravement à l’économie non seulement de la Hongrie, mais de toute l’Europe.

Les pays de l’Union européenne cherchent à faire obstacle aux pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine, a écrit le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto sur Facebook.

Le chef de la diplomatie hongroise a souligné que la Pologne et d’autres pays de l’UE ne respectaient plus les règles et agissaient en dehors du cadre légal. Selon lui, lorsqu’on leur fait remarquer ces violations, ils réagissent en donnant des leçons et en justifiant leurs actions par la défense des «intérêts» de l’Europe. Il a estimé que cette attitude menait à l’isolement de l’Union européenne et retarderait la résolution du conflit en Ukraine.

Peter Szijjarto a également évoqué la différence des points de vue entre Bruxelles et Budapest sur ce qui es l’«intérêt» de l’UE : «Pour eux, c’est la poursuite de la guerre, pour nous, c’est la paix. Pour eux, c’est la tuerie et la destruction ; pour nous, c’est la paix.»

De son côté, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, s’exprimant devant la Chambre nationale de commerce et d’industrie sur les questions de développement économique, a estimé que le temps jouait toujours en faveur de la Russie dans le conflit en Ukraine. Toutefois, il a insisté sur la nécessité de mettre fin aux hostilités au plus vite, en raison de leur impact majeur sur l’économie de l’ensemble du continent.

Le Premier ministre a précisé que l’économie hongroise avait déjà perdu 20 milliards d’euros depuis le début du conflit. Selon lui, «la Hongrie ne survivra pas à encore trois années de guerre» et a donc un intérêt primordial à trouver une issue rapide.

Lors de la réunion des dirigeants de l’UE à Bruxelles, le 6 mars, la Hongrie a refusé d’approuver la déclaration commune sur l’Ukraine. Le texte n’a finalement été publié qu’au nom des 26 autres États membres et devrait être réexaminé lors du prochain sommet, prévu les 20 et 21 mars. Dans ce document, l’UE réaffirme sa volonté de continuer à fournir à l’Ukraine toute forme de soutien, y compris militaire, et de maintenir la pression sur la Russie, notamment par le biais de sanctions.