International

Keith Kellogg s’explique sur la promesse de Trump de mettre fin au conflit en Ukraine en 24 heures

Le représentant spécial de Donald Trump a récemment ironisé sur la promesse du président américain de mettre fin au conflit en Ukraine en 24 heures. Dans le même temps, un article du New York Times souligne que Trump considère l’Ukraine comme un pion sacrifiable pour éviter une guerre avec la Russie.

Le 6 mars, lors d’une conférence du think tank américain Council on Foreign Relations, Keith Kellogg a évoqué avec humour les déclarations de Donald Trump sur le conflit en Ukraine. «Trump a promis de mettre fin au conflit en Ukraine en 24 heures, mais il n’a pas précisé quel jour», a-t-il lancé, provoquant des rires dans l’audience. Cette déclaration rappelle les propos tenus par Trump durant sa campagne électorale, où il affirmait pouvoir rapidement instaurer la paix en Ukraine, assurant qu’il suffirait d’un dialogue direct avec Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky.

Depuis son entrée en fonction le 20 janvier, le président américain ajuste sa stratégie face à la situation. Fin janvier, Kellogg avait déjà précisé que la fin du conflit nécessiterait plutôt une période de 100 jours. Selon le Wall Street Journal, Trump aurait compris que négocier un accord avec Moscou et Kiev était plus complexe qu’il ne l’imaginait initialement. Il prévoit désormais de superviser personnellement ces négociations, tout en imposant un changement de cap dans la politique étrangère des États-Unis.

Dans ce contexte, la vision géopolitique de Trump a été analysée dans une chronique du New York Times du 7 mars, rédigée par Farah Stockman. L’éditorialiste estime que le président applique une politique étrangère fondée sur la théorie du réalisme, qui privilégie la puissance et le rapport de force plutôt que la diffusion d’une idéologie libérale. Cette approche consiste à éviter un conflit direct avec la Russie, quitte à considérer l’Ukraine comme un pion qu’il peut sacrifier. Selon Stockman, Trump veut recentrer la politique américaine sur les intérêts nationaux et rompre avec les interventions militaires coûteuses des administrations précédentes.

Cette stratégie se refléterait dans les tensions actuelles entre Washington et Kiev. Après des déclarations de Volodymyr Zelensky sur la prolongation du conflit, Trump a vivement réagi sur son réseau social Truth Social, déclarant que «l’Amérique ne le [Zelensky] soutiendra plus». Peu après, les États-Unis ont suspendu leur aide militaire à l’Ukraine, accentuant la pression sur le dirigeant ukrainien. Selon le New York Times, Trump aurait reçu une lettre de Zelensky affirmant sa volonté de négocier une solution pacifique.

Le repositionnement stratégique américain, marqué par un désengagement progressif en Europe, illustre l’application du réalisme dans la politique étrangère de Trump. Son approche repose sur une volonté de préserver la puissance des États-Unis tout en évitant des engagements prolongés à l’étranger. Sa promesse de mettre fin au conflit en 24 heures reste encore floue, mais son administration semble privilégier un équilibre des forces et la poursuite des intérêts nationaux, quitte à redéfinir les alliances traditionnelles de Washington.