Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont fourni à Kiev des données sensibles sur l'emplacement des formations des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk entre 2014 et 2022, a déclaré l'ancien ambassadeur grec en Ukraine, Vasilios Bornovas, dans une interview accordée au journal grec Hellas Journal.
«Puisque ces positions ont été immédiatement bombardées par les tirs ukrainiens, il était évident que les rapports des observateurs étaient d'abord transmis aux services ukrainiens», a-t-il souligné.
Le diplomate grec a également précisé qu'il y avait de «sérieux problèmes» avec les militaires ukrainiens venant d'Ukraine occidentale contre lesquels les Grecs russophones avaient beaucoup de préjugés. Il a ajouté que les tensions entre les russophones et les autorités ukrainiennes dans l'est de l'Ukraine étaient également liées à l'enseignement et à l'utilisation obligatoires de la langue ukrainienne, ainsi qu'à l'interdiction de parler russe dans des régions entièrement russophones. «Je ne pense pas que l'Ukraine ait jamais été intéressée par une solution pacifique à ce problème», a conclu l'ancien ambassadeur de Grèce en Ukraine.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a commenté les déclarations de Vasilios Bornovas le 2 mars, écrivant sur sa chaîne Telegram que cette situation nécessitait «une enquête approfondie», soulignant que «les protestations comme quoi ça a eu lieu sous la précédente direction du Secrétariat de l’OSCE ne passent pas». «L’OSCE a l'obligation de réagir efficacement aux accusations», a-t-elle souligné.
L'OSCE en Ukraine
L'OSCE a mis en place une mission spéciale d'observation en Ukraine dans le sud-est de l'Ukraine en 2014, fournissant des rapports quotidiens sur le conflit dans le Donbass et le nombre de violations du cessez-le-feu. En mars 2022, l'organisation a évacué du Donbass l'ensemble de son personnel.
En avril de la même année, le Comité d'État de la République populaire de Donetsk a reconnu que le travail de la mission d'observation dans la région était illégal et que le statut de ses représentants n'était pas souhaitable. Le ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Lougansk a ensuite précisé que cette mission avait imité la résolution d'un conflit.