L'armée israélienne a reçu l'ordre de se préparer à «défendre» Jaramana, une ville à majorité druze dans le sud de la Syrie située non loin de Damas, après des violences entre les habitants et les services de sécurité.
Le ministre de la Défense, Israël Katz, a déclaré le 1er mars dans un communiqué que la ville de Jaramana, située à la périphérie de la capitale, était «actuellement attaquée par les forces du régime syrien».
«Nous ne permettrons pas au régime terroriste extrémiste islamiste syrien de nuire aux Druzes. Si le régime nuit aux Druzes, nous lui causerons du tort», a-t-il déclaré. Dans un communiqué, Benjamin Netanyahou et Israël Katz ont ajouté que si «le régime s’en prend aux Druzes, c'est nous qui lui ferons du mal. Nous nous engageons auprès de nos frères druzes en Israël à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher que leurs frères druzes en Syrie ne soient blessés, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour maintenir leur sécurité».
«Fragmenter la région»
Depuis la chute de Bachar el-Assad le 8 décembre dernier, l'armée israélienne a multiplié les raids contre l'arsenal militaire de l'ancienne armée du gouvernement syrien et a étendu ses opérations dans le Golan occupé.
L’armée israélienne a établi au moins sept bases fortifiées dans la zone démilitarisée, du côté syrien de la frontière, du versant syrien du mont Hermon jusqu’à Tel Kudna, en passant par Hadar, Jubata el-Kachab, Hamidiya, Qouneitra et Qahtaniya.
Pour nuire à son voisin, l'État hébreu s'est souvent servi des minorités: les druzes palestiniens, les chrétiens libanais, les kurdes irakiens.
Le leader historique de la communauté druze libanaise Walid Jumblatt a accusé Israël de tenter d’exploiter les communautés pour «fragmenter la région». Il a également recommandé au «peuple libre de Jabal al-Arab (druze) de se méfier des machinations israéliennes en Syrie », ajoutant que « ceux qui ont unifié la Syrie à l'époque du sultan Pacha al-Atrache (leader de la révolution syrienne de 1925 à 1927, NDLR) ne répondront pas aux appels de Benjamin Netanyahou». Il a constaté que «le projet biblique d'Israël n'a pas de frontières et qu'il ambitionne d'étendre l'État hébreu à toute la région».