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Le Hezbollah en difficulté financière ?

Un article du Wall Street Journal fait état des difficultés financières du Hezbollah depuis la fin de la guerre avec l'État hébreu. Le quotidien américain affirme que le mouvement chiite a du mal à verser les compensations aux familles des victimes et peine à recevoir les fonds iraniens nécessaires à la reconstruction.

Un article du Wall Street Journal, paru le 24 février, fait état des difficultés financières du mouvement chiite libanais. Trois mois après l'accord de cessez-le-feu conclu par le Hezbollah, les conséquences des attaques israéliennes deviennent évidentes : le groupe soutenu par l'Iran a subi de lourdes pertes militaires et fait face à une grave crise financière, l'empêchant d'honorer certains engagements envers ses partisans.

L'article stipule que le Hezbollah a longtemps agi comme un «État dans l'État» au Liban, fournissant emplois et services sociaux à sa communauté. Il verse notamment des compensations aux familles de ses combattants tués et aux personnes ayant perdu leur logement ou leur commerce en raison des conflits. Cependant, l'ampleur des destructions rend ces paiements difficiles, certains chèques ayant été gelés par l’institution financière affiliée au groupe, Al-Qard Al-Hassan.

Le contrôle des fonds iraniens

Selon la Banque mondiale, les dégâts matériels s’élèveraient à 3,4 milliards de dollars, avec environ 100 000 immeubles et maisons partiellement ou totalement détruits. En parallèle, les efforts du nouveau gouvernement libanais, soutenu par les États-Unis, pour limiter l'afflux d'argent iranien compliquent encore la situation financière du Hezbollah. La chute du gouvernement syrien de Bachar el-Assad a également restreint ses voies d’approvisionnement en armes et en liquidités.

Bien que le Hezbollah reconnaisse ces difficultés, il conserve en apparence un fort soutien. Naïm Qassem, son nouveau secrétaire général, a promis de reconstruire les zones détruites, appelant aussi l’État libanais à assumer ses responsabilités. L’influence du groupe au Liban semble néanmoins en déclin, notamment après l’élection en janvier de Joseph Aoun à la présidence, perçue comme un revers pour le Hezbollah.

L'armée israélienne a retiré la majorité de ses troupes du sud du Liban, mais maintient sa présence dans certaines zones stratégiques. En parallèle, le Hezbollah a ordonné à certains de ses combattants de quitter leurs positions, permettant à l’armée libanaise de prendre le relais. Bien que le groupe ait perdu environ 5 000 combattants et que certaines unités aient été anéanties, il a redéployé des forces issues de Syrie pour reconstituer ses rangs. Affaibli, il reste néanmoins opérationnel en cas de reprise des hostilités.