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Trump sur Zelensky et l'Ukraine : «Sa cote de popularité a chuté à 4% et le pays est réduit en miettes»

Donald Trump a critiqué l’aide massive des États-Unis à l’Ukraine, dénonçant un manque de transparence et appelant l’Europe à assumer plus de responsabilités. Selon lui, Kiev aurait dû négocier plus tôt. Le président américain remet en question la popularité de Zelensky et suggère que l’Europe envoie des troupes sur place plutôt que les États-Unis.

Donald Trump, président des États-Unis, a reproché à l’Ukraine de ne pas avoir mis fin au conflit plus tôt. Les négociations auraient dû être une priorité dès le début, a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse dans sa résidence à Mar-a-Lago, quelques heures après les pourparlers entre les délégations russe et américaine à Riyad. «Aujourd’hui, j’ai entendu : Oh, nous n’avons pas été invités», a-t-il déclaré en réponse aux critiques ukrainiennes, semblant directement s’adresser à Volodymyr Zelensky: «Vous êtes là depuis trois ans. Vous auriez dû arrêter ça depuis trois ans. Vous n’auriez jamais dû être là. Vous n’auriez jamais dû commencer. Vous auriez dû conclure un accord», a-t-il fustigé.

Il a également abordé la situation politique en Ukraine, exprimant des inquiétudes sur la stabilité du pays et la popularité de son dirigeant: «Nous sommes dans une situation où il n’y a pas eu d’élections en Ukraine, où la loi martiale a été décrétée en Ukraine, où le dirigeant ukrainien, je regrette de le dire, mais sa cote de popularité a chuté à 4%, et le pays est réduit en miettes».

Le président américain a insisté sur le fait que l’idée de forcer Zelensky à organiser des élections présidentielles ne venait pas uniquement de la Russie. «La Russie n’est pas seule en cause», a-t-il souligné. «Ça vient de moi et de nombreux autres pays aussi», a-t-il ajouté.

Le président américain : «Où est tout cet argent qui a été alloué ?»

Le chef d’État américain a vivement critiqué l'aide financière apportée à l'Ukraine et a remis en question la gestion des fonds envoyés par les États-Unis. Selon lui, la transparence de ces dépenses laisse à désirer: «Le président Zelensky a déclaré la semaine dernière qu’il ne savait pas où était la moitié de l’argent que nous lui avons envoyé. 350 milliards de dollars, je crois. Admettons que ce soit un peu moins, mais ça fait beaucoup. L’Europe doit égaler [nos dépenses], car elle a alloué un pourcentage beaucoup plus faible que le nôtre. L’Europe a alloué 100 milliards, je crois, et nous, disons, plus de 300 milliards. Alors que c’est plus important pour eux que pour nous. Nous sommes séparés par un océan, pas eux».

Le maître de la Maison Blanche a insisté sur la nécessité de plus de transparence et de clarté quant à l’utilisation des fonds envoyés à l’Ukraine: «Où est tout cet argent qui a été alloué ? Où va-t-il ? Je n’ai jamais vu un compte rendu. Nous donnons des centaines de milliards de dollars que je ne vois dans aucun compte rendu. Donc je veux la paix».

L’attente d’une issue après des années de chaos

Donald Trump a affirmé que les Ukrainiens sont épuisés par la guerre et qu'ils souhaitaient une issue rapide au conflit : «Les Ukrainiens qui luttent pour la survie de leur pays sont fatigués de la mort et de la destruction et veulent que la guerre prenne fin. Les gens veulent voir quelque chose se produire».

En matière de sécurité, le président américain a suggéré que l’Europe assume davantage ses responsabilités, notamment en déployant ses propres troupes plutôt que de compter sur une intervention américaine : «Si nous concluons un accord de paix, je pense qu’avoir des troupes d’Europe [serait bien], nous n'avons pas à y déployer des troupes, car nous sommes très loin. Mais ce serait bien d’y placer des troupes».

Enfin, abordant la stratégie militaire de la Russie, il a estimé que Moscou aurait pu intensifier ses frappes, mais aurait choisi de ne pas le faire pour ne pas détruire les villes: «Ils ne l’ont pas fait à Kiev parce que, je pense, ils ne veulent pas lancer trop de missiles là-bas. Ils l’ont fait à 20 %, mais pas à 100 %. S’ils voulaient le faire à 100 %, cela se passerait probablement très rapidement».

Des négociations entre la Russie et les États-Unis se sont tenues le mardi 18 février à Riyad, en Arabie saoudite. La délégation russe était conduite par Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères, accompagné de Iouri Ouchakov, conseiller en politique étrangère du président russe, et de Kirill Dmitriev, directeur général du Fonds russe d’investissement direct. Du côté américain, les discussions étaient conduites par le secrétaire d'État Marco Rubio, le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz et l'envoyé spécial Steven Witkoff. Ils ont discuté du fonctionnement de leurs ambassades et du règlement du conflit en Ukraine.