Au moins 262 personnes ont été tuées pendant les neuf derniers jours de conflit en Ukraine, a annoncé le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme vendredi 22 janvier. Cette période est considérée comme « la plus meurtrière » dans le Donbass depuis la conclusion des accords de Minsk en septembre et le commencement du processus de paix.
« Une escalade notable des hostilités a porté le bilan des victimes à 5086 personnes, et le vrai chiffre peut s’avérer encore plus accablant », a déclaré devant la presse à Genève le secrétaire de presse du Haut-Commissariat aux droits de l'homme Rupert Colville.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a critiqué le gouvernement ukrainien pour avoir imposé des mesures de sécurité qui font obstacle à la livraison d’aide aux sinistrés dans l’est du pays et compliquent encore plus la situation des personnes déplacées.
Entre-temps, Aleksandr Zakhartchenko, leader de la république autoproclamée de Donetsk, a dit que les forces d'autodéfense n’ont pas intérêt à la trève et vont s'employer à repousser les forces ukrainiennes hors de la région de Donetsk, tout en soulignant que les négociations sur les échanges de prisonniers vont se poursuivre.
« Le cessez-le-feu n'est pas à l'ordre du jour, il n'y aura que des échanges de prisonniers. Nos combattants doivent rentrer à la maison, » a-t-il déclaré ce vendredi d'après TASS.
Oleksandr Tourtchynov, président du Conseil de défense et de sécurité nationale d’Ukraine, a reproché aux insurgés de rejeter le cessez-le-feu. Selon lui, la situation dans l’est du pays s’aggrave car les milices s'obstinent à poursuivre leur offensive.
La situation dans l’est ukrainien a subi une escalade dramatique ces 15 derniers jours, comme l'a constaté le directeur adjoint de la mission d’observation de l’OSCE en Ukraine Alexander Hug. Ce dernier a appelé à respecter les accords de Minsk et à appliquer le cessez-le-feu dans une intervention sur RT jeudi 21 janvier.
« Il est important de cesser les combats et de retirer les armes lourdes de sorte que la population civile puisse bénéficier d’une trêve et être au calme, surtout à un moment où les tensions montent depuis deux semaines », a commenté Hug.
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a aussi souligné la semaine dernière que le dialogue direct entre le gouvernement de Kiev et les régions était « la clé pour résoudre la crise en Ukraine ». Selon Lavrov les parties engagées pourraient envisager un véritable processus de paix seulement dans le cas où l’accord sur le retrait des armes lourdes serait appliqué par les deux parties.