«La plupart des groupes de contrebandiers à la frontière libanaise sont liés aux miliciens du Hezbollah, dont la présence représente désormais une menace à la frontière syrienne car ils soutiennent les trafiquants de drogue et d'armes», a affirmé le lieutenant-colonel Moayed el-Salama dans un communiqué repris par l'agence officielle syrienne Sana le 10 février.
Les nouvelles autorités syriennes ont accusé le Hezbollah libanais d’avoir pris pour cible les forces de sécurité syriennes et d’être impliqué dans des réseaux de contrebande à la frontière. «Nous confirmons que nous ne visons pas le territoire libanais, malgré les bombardements de la milice Hezbollah qui atteignent nos unités», a poursuivi le militaire syrien.
Le Hezbollah de plus en plus isolé
Les forces syriennes affirment avoir déjà saisi «des fermes, des entrepôts et des usines de production et de conditionnement de haschisch et de pilules de captagon», rapporte Nadim Madkhana, responsable de la sécurité aux frontières de la province de Homs.
En effet, depuis plusieurs jours les nouvelles forces syriennes affrontent des clans libanais chiites présents dans la zone limitrophe, côté syrien. Les combats ont fait plusieurs morts. Pour rétablir le calme, l'armée libanaise a été déployée dans la région frontalière et le nouveau président du pays du Cèdre, Joseph Aoun, s'est entretenu le 9 février avec son homologue syrien Ahmed el-Chareh.
Par ailleurs, une source proche du Hezbollah citée par le site Beirut Time a affirmé que le parti chiite – déjà affaibli et occupé à garantir sa propre survie – a demandé aux combattants issus de ces tribus de se retirer de la frontière nord-est de manière définitive pour que l’armée puisse se déployer. Depuis la chute du gouvernement Assad le 8 décembre dernier et la prise de pouvoir par les rebelles (en majorité sunnites), les combattants à proprement parler du Hezbollah sont retournés au Liban pour rejoindre leurs villages d’origine au Liban.
Auparavant la Syrie permettait au Hezbollah d'être approvisionnée en armes iraniennes depuis le territoire syrien. Aujourd'hui, la présence militaire du parti chiite, défait militairement par Israël, se réduit comme peau de chagrin.