Décidément, les tensions s'aggravent à la frontière libanaise entre des clans locaux et les nouvelles forces syriennes. Dans la zone frontalière, de nouveaux affrontements ont eu lieu le 9 février entre Joussiyé et les jurds du Hermel. Des tirs ont été échangés à la mitraillette, mais plusieurs roquettes et obus ont aussi été tirés depuis la Syrie, plus précisément depuis Matraba et Qousseir, où de nouvelles forces de sécurité syriennes sont postées, rapporte L'Orient-Le Jour.
Le point de passage de Qard el-Sabaa, situé dans les jurds du Hermel à la frontière entre le Liban et la Syrie, a également été visé par des grenades en provenance du territoire syrien, selon une source sécuritaire. Par ailleurs, deux roquettes et un obus ont touché la périphérie de Sahlat el-May, à l'est du caza du Hermel. De plus, l'Agence nationale d'information (ANI, officielle) a rapporté que deux drones armés syriens ont été abattus à Jermech, dans le caza du Hermel.
Des proches du Hezbollah ?
Après plus de deux heures d’affrontements, un calme fragile s’est réinstallé en début de soirée, suite à l’intervention de l’armée libanaise, qui poursuit son déploiement dans la zone. Sur son compte X, l’armée a également détaillé les mesures qu’elle a dû prendre en réponse aux tirs en provenance de la Syrie ayant atteint le territoire libanais.
Ce répit a toutefois été de courte durée: de nouveaux tirs auraient été entendus vers 19h30 dans le nord du Hermel. L’évolution de la situation restait incertaine à ce stade, bien que l’intensité des échanges de tirs ait diminué par rapport aux jours précédents. C'était le quatrième jour consécutif des affrontements à la frontière libano-syrienne, opposant les nouvelles forces de sécurité syriennes à des clans libanais armés. La veille, ces combats ont fait trois morts à Jenta, dans le caza du Hermel.
Les «clans» impliqués dans ces incidents transfrontaliers avec les troupes syriennes sont membres des familles Zeaïter, Jaafar, Noun, Jamal et Rachini. Il s’agit de familles chiites libanaises résidentes de longue date de cette région frontalière où la démarcation entre les territoires syriens et libanais demeure floue. Il existe en tout 17 villages ayant la particularité d’être à cheval entre les territoires libanais et syrien. Cette zone enclavée, où la frontière est réputée poreuse, constitue un terrain fertile au développement d’activités de contrebande, auxquelles les nouvelles forces de sécurité syriennes veulent vraisemblablement mettre fin.