La France ne veut pas rater le train de la reconstruction de la Syrie. Alors que les délégations étrangères se précipitent à Damas et que le nouveau dirigeant syrien a entamé sa tournée régionale en Arabie saoudite et en Turquie, Emmanuel Macron a proposé le 5 février à Ahmed el-Chareh de se rendre prochainement sur le territoire français, a affirmé la présidence syrienne
D'après cette source, le président français a appelé le président syrien par intérim dans la soirée du 5 février, lui indiquant qu'il était invité à se rendre en France prochainement. Le communiqué officiel syrien, cité par Al-Jazeera, a également souligné que les deux hommes ont parlé de la levée des sanctions économiques. De plus, Emmanuel Macron aurait déclaré soutenir le processus politique en Syrie prônant l'unité et la souveraineté du territoire.
Cet appel intervient quelques semaines après le déplacement du chef de la diplomatie français à Damas. Jean-Noël Barrot s'était rendu le 3 janvier dans la capitale syrienne avec son homologue allemande Annalena Baerbock, dépêchée sous mandat de l’Union européenne. Il s'agissait alors de la première visite officielle française en Syrie depuis 13 ans.
Une «main tendue» à Damas
Au cours de son déplacement, le ministre français des Affaires étrangères avait souligné que les deux pays voulaient «favoriser une transition pacifique et exigeante au service des Syriens et pour la stabilité régionale».
«Mon voyage d’aujourd’hui, avec mon homologue français et au nom de l’UE, est un signal clair adressé aux Syriens : un nouveau départ politique entre l’Europe et la Syrie, entre l’Allemagne et la Syrie est possible», avait pour sa part déclaré l’écologiste allemande. «C’est avec cette main tendue, mais aussi avec des attentes claires à l’égard des nouveaux dirigeants, que nous nous rendons aujourd’hui à Damas».
La France avait rompu ses relations avec Damas dès 2012, en plein conflit entre le gouvernement de Bachar el-Assad et les groupes djihadistes. Paris avait même appliqué des sanctions économiques pour contraindre les autorités syriennes à engager un processus de transition politique. L'Élysée maintenait tout de même des liens avec les forces kurdes, stationnées à l'est de l'Euphrate, qu'elle épaulait avec ses forces spéciales.